Allemagne - Appartement de « Sam » - 6h08 AM.
Le soleil n’était pas encore levé, mais quelque chose bougeait déjà dans le noir. Madoka était encore assoupie dans la banquette mise à sa disposition chez son ami et collègue de travail. Après l’accident celui-ci n’avait pas hésité à la faire venir chez lui afin qu’elle récupère du traumatise et que ses blessures guérissent. Les doigts crispés sur la couverture, la jeune femme ne paraissait pas avoir un sommeil réparateur, loin de là. Sa tête s’agitait légèrement, prouvant qu’elle était en proie à un cauchemar. Comme chaque soir depuis l’accident, dès qu’elle fermait les yeux, Madoka revivait la scène qui avait conduit à ses blessures. Bloquée dans son songe, elle ne pouvait que rester la spectatrice impuissante de son rêve jusqu’à ce que les images deviennent intolérables et qu’elle se réveille en nage. Mais cette fois-ci, elle n’alla pas jusqu’au bout des événements puisque la main salutaire de Sam la secoua doucement pour la tirer de son sommeil. Si Sam avait souvent l’air détaché de la réalité et un peu « ours » sur les bords, ça ne l’empêchait pas d’être très attentif aux personnes qui l’entouraient. Evidemment, le matin avant sa première tasse de café, son côté bourru était exacerbé, mais ce n’était pas un mauvais bougre. C’était simplement l’impression qu’il voulait donner. Madoka sursauta au contact de sa main et ouvrit brutalement les yeux pour se retrouver nez à nez avec son ami. Celui-ci se redressa pour lui lancer nonchalamment
- « Tu avais l’air de faire un cauchemar. Tu me fatiguais à gémir comme un petit animal apeuré. »
Piquée au vif, la jeune femme se releva d’un bond pour se diriger d’un pas décidé vers la salle de bain.
- « Je pouvais me débrouiller, t’attends pas à des remerciements. Puis moi, je n’ai pas leur odeur. »
Elle aurait préféré mourir que d’admettre qu’il lui avait épargné quelques minutes de calvaire. De toute façon, leur relation avait toujours été ainsi, ils n’étaient pas du genre affectueux. Ils savaient qu’ils pouvaient compter l’un sur l’autre et c’était bien suffisant. Tandis qu’elle se déshabillait pour prendre sa douche, elle s’arrête net face au reflet que lui renvoyait le miroir. Sa blessure avait d’abord bien cicatrisé, mais peu à peu, sa peau avait pris une teinte violacée qui tirait vers le noir et qui l’inquiétait au plus haut point. Cependant, comme si elle voulait se mentir à elle-même, elle reprit sa toilette comme si rien ne s’était passé. Derrière la porte, elle entendit Sam s’approcher.
- « Au faite ! …oublie pas le rendez vous que t’a fixé la lettre, c’est aujourd’hui y m'semble. »
Son sang ne fit qu’un tour dans ses veines et elle répliqua, presque rageusement.
- « Et je peux savoir comment tu sais ça... ? De quel droit tu te permets de lire mon courrier maintenant ? Tes mignon, mais tes pas mon père, alors reste à ta place s'il te plait. »
S’habillant en deux temps trois mouvements, elle sortit précipitamment de la pièce, en prenant soin d’ignorer royalement son ami et, après avoir attrapé son sac, elle lui posa quelques billets sur la table de l’entrée
- « Ca devrait te dédommager de mon passage... »
Madoka quitta l’appartement sans se retourner, surtout pour ne pas entendre Sam lui dire qu’elle n’avait pas besoin de lui laisser d’argent. Elle tenait à montrer qu’elle était en colère qu’il ait lu sa lettre. Et puis c’était sa manière à elle de le remercier de l’avoir accueillie, ce qu’elle était incapable de dire franchement. Une fois dehors, elle suivit les indications données par la lettre pour arriver à un arrêt de bus éloigné de tout. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle, sceptique. Elle ne voyait pas comment à une heure aussi matinale et à un endroit aussi paumé un bus pouvait bien passer. Pourtant, si on en croyait la missive, elle était censée prendre ce moyen de transport pour rejoindre le point de rendez vous. Elle n’avait pas plutôt émis cette pensée qu’un bus surgit de la route pour freiner juste devant elle. En soi, il semblait tout à fait normal, mais Madoka se sentait particulièrement mal à l’aise. Quelque chose la perturbait dans l’atmosphère de ce bus. Elle tenta de rationaliser ses émotions en se disant que cette impression venait du fait qu’elle était la seule passagère. Mais bon, après tout, un bus vide... pourquoi pas ce dit-elle. Mais même là, intérieurement, elle n’était pas convaincue. D’abord, le chauffeur était plongé dans une semi pénombre qui empêchait de distinguer son visage mais en plus il paraissait presque immobile. Elle ne l’avait pas vu esquisser un seul geste. Ensuite, un bus à cette heure, ce n’était vraiment pas commun. Mais au final elle finit par aller s’installer au fon du véhicule, le plus loin possible du chauffeur tout en gardant un œil sur lui. S’installant contre la vitre, bercée par vrombissement du moteur, elle finit finalement par s’assoupir...
Autre dimension – Rues de la ville – 9h46 AM.
C’est un bruit de moteur mêlé à celui d’un vieux frein moteur qui réveilla notre jeune femme. A sa grand stupéfaction, Madoka fut semble-t-il, surprise par la clarté de l’endroit. Lorsqu’elle c’était endormie il faisait nuit noir, et là, a son réveil, la mâtiné était déjà bien entamée. Fronçant alors légèrement les sourcils, elle ce redressa et à peine sortie du bus, s’étira du mieux qu’elle le pu. A peine elle eut l’idée de se retourné pour remercié le chauffeur, que celui-ci referma la porte dans un bruit peu commun et repartie à pleine allure. La futur professeur écarquilla légèrement les yeux et fit une moue dépitée.
- « Les gens d’ici sont plutôt pressés dites moi... »
Replaçant son sac sur son épaule, elle partie directement à la recherche d’un établissement pouvant l’accueillir quelques jours, le temps de pouvoir rencontré les autorités du lycée en question. Mais premièrement, elle devait surtout ce refaire une beauté. La petite sieste dans le bus ne lui avait pas réussi et c’est d’un geste appuyé qu’elle saisi son cou alors endoloris. Elle avait attrapé des courbatures à cause de sa mauvaise position. D’un pas décidé, Madoka fit pas mal d’établissements en quête d’un appartement à loué. Par chance elle trouva rapidement ce qu’elle cherchait et profita des quelques minutes de répits pour se faire une toilette rapide et se changer. Chose faite, elle était enfin prête ! Tailleur soigné, coiffure au poile, plus rien ne pouvait, normalement, freiné notre protagoniste qui ce mit en route vers le lycée, aidé des indications des passants. C’est lorsque celui-ci fut à vue que Madoka compris alors qu’elle était arrivée. Marquant une légère pose, elle fixa l’immensité du « domaine ». Même son imagination n’avait pas osé supposer une telle superficie. Madoka eut alors un léger réflexe et se remise droite, replaçant son col de chemise par la même occasion.
Bien, voici donc l’endroit où je vais exercé…