Je m'étais assoupi dans mon lit, car j'avais eu le droit à une journée de repos par Mr.Kazama lui-même. Il faut dire que travailler non-stop sur des produits qui peuvent améliorer la vie de tous les jours, c'est pas facile ! Tout dépende de l'offre, de l'attente et de la qualité ce que je fabrique. Mais, aujourd'hui est un jour spécial.

En effet, la première personne à qui j'ai pu légèrement (pas trop tout de même sinon je risque d'avoir de sacrés conséquences) m'a beaucoup... surpris. Comment dire cela ? C'était assez... inhabituel comme expérience. Une rencontre assez intime en quelque sorte, car c'est là que j'ai embrassé pour la première fois une fille ! Même encore maintenant cela me fait des sensations. Mais lesquels ?

Plus j'y pense et plus je me rends compte d'une chose : elle m'attire. Non pas par ses formes douteuses, son sourire ou sa manière de parler, mais par son aura mystérieuse. Qui est-elle ? Je lui demanderai en temps et en heure.

Mais ma pensée se trouble, car j'entends un bruit au niveau de ma porte. Serait-ce elle ? mon cœur partait à vive allure, mais pas seulement : au plus profond de moi, quelque chose voulait se libérer. Mon côté draconique ? Est-ce qu'elle serait assez forte pour accepter ma véritable nature ? Quoiqu'elle en dise, je dois être franc à partir de maintenant.

J'arrive au niveau de ma porte et l'ouvre doucement, pour apercevoir une beauté sans distinction : ses vêtements, ainsi que sa posture, reflétaient vraiment sa noblesse. Un sourire aux lèvres, je l’accueilles comme il se doit.

"Salut Alice ~ Comment allez vous, demoiselle ?"

Sans réfléchir, je lui pris sa main tout en posant mes lèvres au-dessus. Il fallait lui montrer que même une personne de mon envergure peut endosser des manières d'un héritier royal quelconque. Suite à cela, je lâche sa main et me décale pour la laisser entrer.

"Si vous le voulez bien, je vous invite dans ma... pitoyable demeure."

Je ne pouvais qu'être réaliste. Il fallait l'admettre. Entre son statut et le mien, les différences étaient visibles : entre ses vêtements d'un tissu resplendissant, et mon haut très coloré de violet et de bleu, on peut voir que j'ai assez mauvais goût.

Quelle joie de savoir qu'on fait plaisir à quelqu'un, juste par sa présence et son charisme. Quoi ? Je parle mon charisme moi ? Si seulement elle savait la mocheté que je deviens en me transformant... Quoique, ce que mon jugement de valeur par rapport à ce que je suis réellement. Peut-être aime l'exotisme, après tout ? Peut-être est-ce cela qu'elle recherche ? Romancière ? Aventurière ? Bohémienne ? Je ne sais pas vraiment ce qui peut se passer sur la suite.

Toujours tenant la porte, Alice peut rentrer avec aisance, sans mouvements pouvant porter atteinte à la magnifique personne qu'elle est. Pour l'instant, tout à l'air de se dérouler à merveille. Elle est chez moi, je fais bonne impression, et elle regarde même l'intérieur de chez-moi. Quelle étrange sensation d'accepter chez soi une personne, dont on ne connaît à peine ce qu'elle est.

Elle me dit que mon appartement est bien plus meilleur que les dortoirs où elle se trouve. Elle sait aussi que mon chez-moi n'est pas un édifice des plus grandioses. Puis elle en vient au sujet le plus intéressant : le déroulement de la soirée.

Zut alors ! Je n'y pensais pas du tout ! Comment je fais si j'ai rien de prévu ? Elle va découvrir que je suis un paresseux, un moins-que-rien. Ma vie est tellement foutue... Attends, je pense savoir ce qui pourrait bien aller. Comme elle est de la haute société, peut-être serait-il préférable que cela soit Alice qui suggère ce qu'elle aimerait. En même temps, je suis l'hôte, et je me dois de divertir mon invité d'honneur. Mais si elle n'aime pas ce que je lui propose, adieu le rapprochement avec elle.

Elle se tourne vers moi, les mains liées derrière son dos. Cette posture, elle traduit la confiance, et l'attente aussi. Elle a l'air aussi de bien se plaire en ma présence. allez, c'est le moment de dire quelque chose.

"Eh bien... Soit vous dirigez cette soirée, comme étant une personne de votre acabit. Soit je peux d'or et déjà vous dire que le début de cette soirée se passe chez moi."

Mmm... Il manque quelque chose, une pointe de romance ? De réalisme ? De vérité ? Et si on essayait d'aller un peu plus loin... Je m'approche d'elle avec douceur, et lui susurre ces quelques mots à son oreille.

"Et si nous jouons franc-jeu ? Ma nature réelle contre la révélation de la vôtre. Équitable comme marché, non ?"

Aura-t-elle des arrières-pensées dans la suite, ou les a-t-elle pas du tout ? En tout cas, j'espère que ce mouvement intime a eu l'effet escompté.