Ville de Merveille - Rues de la ville - 14h36 PM :


Cela faisait déjà plusieurs semaines que Madoka était arrivée dans ce nouvel « endroit » qu’était la bulle dimensionnelle. Mais depuis son affectation au lycée et les va-et-vient entre l’établissement et son appartement, la jeune professeure n’avait pas pris un seul moment de libre pour se vider la tête. Il fallait dire aussi, depuis son accident, son départ d’Allemagne et sa soudaine prise de fonction, très peu de temps s’était écoulé au final. C’est alors que profitant d’un jour de congé, Madoka entreprit de visiter plus amplement la ville et ses « environs ». Par chance, elle repéra quelques jours plus tôt, un magasin de vente et location de véhicules. Il n’en fallait donc pas plus à la femme sauvage qu’elle était pour se saisir d’une moto et partir cheveux au vent. Etrangement, elle savait à l’intérieur d’elle que quelque chose avait changé. Avant jamais elle se serait permis une telle folie. Mais… peut-être était-ce dû à son départ précipité ou le dépaysement ? Rien n’était sûr, surtout qu’elle ne tarderait pas au final à quitter les rues peuplées de merveilles pour rejoindre des routes moins ombragées, moins peuplées… Mais avant cela elle fit une halte rapide dans une supérette à l’extrémité de la ville.

- « Bon. Prenons de quoi faire la route… de toute manière je suppose que je vais manger en route. »

Entrant dans la supérette, le professeur de sport fit le tour des rayons avec précision et rapidité. Déjà consciente de ce qu’elle ferait aussitôt arriver, elle n’eut aucun problème pour se saisir de ce qu’elle voulait pour le reste de la route. Chose faite, elle se rendit vers la caisse et ensuite sa moto. Ni une, ni deux elle finit de ranger ses courses et entreprit de partir. Mais là Madoka marqua une pause. Le regard plongé vers un bar-tabac non loin de là, elle sembla se retenir. Manœuvre plutôt inutile car notre protagoniste plongea littéralement sur le buraliste pour lui acheter un paquet de cigarettes. Là, elle ressortit et s’assit sur la selle de la moto, mine de rien. Semblant marquer une pause de quelques secondes, elle alla saisir le paquet dans sa poche de veste et le fixa alors durement.

Bon… maintenant qu’on en est là, autant marquer le coup tu ne pense pas ?

Plongeant alors ses doigts dans le paquet de cigarette pour y ressortir l’une d’entre elles, Madoka la plaça sur sa bouche, l’alluma et repartit aussitôt. A cet instant précis notre ex-soldat s’intriguait d’avoir agi comme tel. Mais consciente qu’elle devait faire le pas sur tout ce qui s’était passé depuis lors, elle ne s’interrompit pas, bien au contraire. Elle désigna ce moment comme l’interruption définitive de son ancienne vie et du début de la nouvelle. Une vie qui serait afin celle dont elle avait toujours rêvé et où elle pourrait faire ce qu’elle voulait. Bien sûr, une certaine tenue serait toujours de rigueur ! C’est comme ça qu’elle marchait au final. Mais cette escapade lui permettrait tout de même de reprendre le dessus sur son corps et son esprit.

Les kilomètres défilèrent et Madoka sentit son ventre crier famine. D’un regard vif et rapide, elle balaya les environs et aperçut bien vite un semblant de bosquet. Bosquet… pas vraiment. A fur et à mesure que la moto s’approchait de la destination, une forêt de plus en plus large apparaissait. Bientôt, elle finit par arriver devant un amas d’arbres à perte de vue. Là elle décida alors d’arrêter son véhicule et de se restaurer. Saisissant sa nourriture, elle alla s’installer un peu plus profondément dans l’immensité verdoyante. Alors certaine d’être à bonne distance de sa position initiale, elle s’arrêta et commença son festin.

« Au final, c’est pas une mauvaise idée… »

Rapidement elle eut fini son repas et se laissa retomber en arrière. Une nouvelle fois, le stress des derniers jours couplés à la fringale qu’elle s’était fait, eurent raison d’elle. Madoka sombra alors dans un profond sommeil.