Le froid. La fin d'octobre. Le silence. Une petite fille dormait couchée sur un banc devant un arrêt de bus. Elle avait un grand manteau noir sur elle, un bras sous sa tête, les jambes légèrement pliée et par terre, ses chaussures. Tout le monde la voyait dormir, mais personne ne s'approcha. Elle avait ce quelque chose qui tenait à distance, cet air sur et paisible qui disait de ne pas la déranger. Bien sur ce n'était pas une gamine, elle devait avoir seize ans peut-être un peu plus.

Mélina dormait à moitié, il devait être neuf heure, elle avait prit un taxi pour arriver là. Pourquoi n'avait-elle pas été plus loin, car ce n'était pas possible tout simplement. Alors elle attendait, mimant légèrement le sommeil qui lui tombait dessus. Elle s'était couverte d'une aile avant de mettre sa veste, prenant soin de ne pas laisser ses cornes visibles. Elle avait reçu l'uniforme ainsi que les manuelles, mais elle avait tout laissé dans sa valise. Pourquoi? Elle n'aime pas les habits obligatoire et les profs n'allaient pas la voir aujourd'hui. Trop fatigué, demain, peut-être, non elle s'était endormie le demain était déjà là. Le bus allait passer dans peu de temps.

La belle n'ouvrit les yeux que quand le chauffeur descendit pour la réveiller. Il avait cet air de... de monstre. Parfait ça commençait bien, heureusement pour lui, sinon la dragonne allait bien vite utiliser le briquet du type pour le faire roussir. Méchante? Non elle aimait juste se faire comprendre, bien qu'il semblait assez distant sur ses directives, elle se fit facilement comprendre en montrant sa valise. L'homme la regarda monter avant de ranger le bagage. Une princesse? Non elle était plus une dictatrice dans l'âme qu'autre chose. Elle prit place dans le font, la place du centre, avant de se pencher, dévoilant sa poitrine, pour remettre ses chaussures en faisant attention de bien ranger son aile sans la montrer. Pas question que quelqu'un sache ce qu'elle est avant qu'elle ne montre les crocs. Elle prit même le temps de bien ranger son aura de dragonne, moins de personne au courant, mieux pour elle.

Mélina regarda le paysage défilé, il ne fallut pas deux heures avant qu'elle dorme à nouveau, une vrai marmotte celle là! Pourtant cela n'avait pas d'importance. Dans son sommeil, elle retrouvait les douces caresses de sa mère, le regard chaleureux de son père. Ces visages qui lui manquaient, comme beaucoup d'autre. En cent soixante ans, elle avait perdu plus que n'importe qui. Et c'était même une raison pour laquelle, elle refusait de s'accrocher. Ce monde était cruelle, elle l'était devenue aussi. Ce monde tuait, elle aussi. Tout ce que ce monde pouvait avoir de plus laid, elle le montrait, le faisait. Elle avait détruit une ville après avoir perdu une personne, elle avait tué des familles heureuses, par jalousie.

Un monstre? Elle savait l'être, mais agir comme une humaine pour se fondre dans la masse, ce n'était pas près d'arriver.

Le véhicule s'arrêta, la réveillant d'un bond. Les yeux grands ouverts elle se leva, le paysage lui plaisait déjà. Un lac de sang, un ciel sombre, seul l’épouvantail rappelait l'esprit humain. Elle aurait mis un crâne sur des piques, à la place. Question de gout, pour faire peur elle en connait beaucoup, mais son regard s'attarde sur la silhouette qui était là. Pourquoi quelqu'un venait l'accueillir? Et puis c'était qui cette conne?

Mélina recouvrit un de ses faut sourire bien doux et bien gentille avant de sortir en remerciant le chauffeur, rappelons qu'elle ne lui pas même pas dit bouger en montant. Elle sauta les marches pour arriver au sol sur ses petites chaussures, sa veste sur ses épaules qui lui arrivait jusqu'au mollet.

" Hi! My name's Mélina. Enfin je m'appelle Mélina."

Méli ne tarda pas à reconnaître l'odeur, dragonne, en vue de ses couleurs de son regard, de type aqueux. Répugnant, ce fut le seul mot qui passa dans la tête de la belle. Reconnaître une espèce voisine n'était pas compliqué, l'odeur suffisait généralement, bien que pour les races inférieures, telle qu'elle dit, il faut un peu plus.

Les pieds au sol, sans chaussures. Elle était pourtant sur de les avoir remise. Méli n'aimait pas ces petits tours que lui jouait parfois sa mémoire. Etait-ce un problème avec le sceau? Souvent il agissait bizarrement, faisant ressentir des douleurs, de picotements à la petite dragonne, mais comme ce n'était plus arrivé depuis des mois, elle ne se posa pas plus de questions.

En plus, voilà qu'elle se présente en anglais. C'était pas son jour. Méli venait à peine d'arriver que cette dragonne se présenta. Elle avait quelque chose qui ne plaisait pas à la belle, cette fille était sur, peut-être trop, mais aussi un peu de mauvaise humeur. Que faisait-elle là? La dragonnette l'apprit rapidement, c'était surement celle qui allait lui barrer la route, a moins qu'elle ne soit aussi perfide que Méli?

Une main se tendit, la dragonne eu un pas de recule avant de regarder ce membre. Elle hésita tout simplement parce que souvent le contacte entre dragon ne lui disait rien. " Souris!" Elle reprit un joli sourire bien menteur avant de prendre cette main. Peut-être que le contacte aurait-il mieux valu de ne jamais existé, car une étrange connexion se fit sentir. Un frisson qui alla directement toucher le sceau de la lus jeune qui recula en serrant les dents. Un regard noir lui échappa, aussi noir que ses intentions. Sourcils froncé, yeux brillants, ses cornes apparurent. La marque de son sceau se redessina sur sa peau, montrant le coté invisible qui se trouve gravé sur son sternum.

Mélina avait repoussé la main de la prétendue Anna. Plus que méfiante, elle avait laissé son aura reprend le dessus sur la douce atmosphère sinistre des lieux. La colère montait en la petite dragonne qui se retrouvait face à un être bien plus âgé et plus fort qu'elle, mais que devait-elle faire? Montrer ainsi une colère noire envers cette personne n'était en rien une solution. Pourtant, il y avait bien ce petit contacte qui avait allumé la poudre.

Un autre pas de recule. La peur face au danger, c'était bien la première foi qu'elle se sentait en danger, mais pourquoi? Cette femme était une dragonne et alors? Méli se calme quand une idée la traversa, ce n'était pas elle qui avait peur, c'était son sceau! Il ne voulait pas être brisé, c'était la volonté de son père, mais elle, elle ne voulait que ça. Ce libérer de cette horrible cage.

Elle prit la main de Anna pour la poser sur le haut de sa poitrine en la regardant dans les yeux. De l'espoir, voilà ce qui pouvait se lire dans ses grands yeux de dragonnette.

" Ce sceau! TU serais me l'enlever?!"

Au niveau demande particulière, ce fut bien celle qui gagnait le prix de la plus étrange. Toute foi cela n'avait aucune importance sur le moment. Mélina voulait savoir si cette cruche pouvait le lui enlever. Sinon elle n'aurait aucune valeur à ses yeux, si ce n'est d'être une dragonne qui pète plus haut que son nez.

C'était de l'espoir, elle qui avait goûte à ses pouvoirs sans, elle qui avait tué sa mère avant de l'avoir, ce sceau était une gêne, plus qu'une gêne, une malédiction. L'enlever représentait tant, une liberté, une vrai liberté. Et l'espoir même que ça arrive si vite ne pouvait que lui faire sentir une joie immense plein de vie. Ce ressentit humain la dégouttait complètement d'elle même.

Méli n'était pas du genre à se faire de faut espoir, mais cette foi elle avait agit au car de tour, d'abord en montrant sa méfiance ensuite ce besoin brûlant d'être délivré. Pourquoi un si soudain revirement, simplement un contacte, celui-ci avait donné un sentiment de connexion. Ce lien n'avait aucune raison d'être, cette dragonne était trop différent de Mélina que pour avoir une liaison mystique.

Le sourire était figé, cette fille ne pouvait l'aider. L'espoir s'envolait, partant rapidement pour se muer en regret. La dragonnette recula d'un pas en lâchant sa main. Ce gout amère, elle s'était juré de ne plus le ressentir, mais encore une fois, elle était tombée dans le piège. Tête la première en plus.

Un vague sourire d'amertume et de regrets se dessinait alors qu'elle remontait dans le bus. Fallait quand même bien qu'elle remette ses chaussures non? Ca pouvait paraître comme un message du genre " Tu sais pas m'aider alors je me barre". Cette vision des choses pouvaient être accentué par le fait qu'elle s'asseyait dans le fond du bus pour les remettre. Elle attrapa sa longue veste pour la passer sur son dos. Méli retourna vers l'entré du bus, sa valise maintenant.

Ses pensées l'engloutirent doucement, elle se mit à marcher en regardant le sol comme une sans âme, mais tout tournait si vite dans sa tête. Pourquoi était-elle venu dans cette endroit? La raison était simple, elle en avait marre d'être seule. Tous les jours, personne près de soi, la même chose. Incapable de parler avec quelqu'un de partager son repas. Aucune possibilité d'avoir un camarade pour rire un peu, torturer l'esprit des humains. Rien, la solitude fut aussi stérile qu'une terre aride. Et cela la m'était hors d'elle.

Mais ce n'était pas la seule et vrai raison. La marque sur son torse était l'unique raison de sa présence, ce sceau devait être enlevé. Avec le temps il aurait du faiblir et s'effacer, mais il n'en fit rien. Plus les pouvoirs de la dragonne grandissaient, plus la marque devenait douloureuse et désagréable. Comme une blessure béante qui saignait encore et encore, affligeant toujours plus de mal, prenant toute son énergie pour essayer de se refermer sans jamais y parvenir.

Quand son cerveau se reconnecta enfin, elle tenait sa valise dans sa main droite et dans la gauche ses chaussures. Mais pourquoi ses chaussures? Elle les avait enlevée après avoir prit sa valise, ça n'avait aucun sens, sauf qu'elle voulait marché pieds nues. Pour ne pas paraître trop folle, elle les garda en main, abandonnant l'idée de se promener dans le confort.

Les raisons pour lesquels Mélina possède un tel sceau sur elle, lui sont qu'un vague souvenir perdu à travers le temps. Comme la chaleur des parents, le sourire aimant, tout cela s'étaient égarés et effacé. Certes elle savait que c'était pour empêcher ses pouvoirs de la détruire, elle et tout ce qui l'entour, mais elle ne comprenait plus vraiment pour quelle raison précise elle l'avait. Le souvenir de sa mère mourant ne l'affectait plus comme par le passé où les larmes coulaient sur son visage. Elle était morte et c'était tout. Une erreur comme parmi tant d'autre, une futilité émotionnelle et encombrante.

"J'ai ce sceau car quand j'était plus jeune j'ai tué ma mère, parce que je ne maîtrisais pas mes pouvoirs. C'est mon père qui me l'a placé en s'arrachant la vie, mais je doute que cela soit d'une quel conque utilité pour l'enlever."

Ses mots furent totalement dépourvu de sentiment. Elle n'en voyait pas l'utilité, elle ne voyait même pas en quoi cela devait-il être triste. La dragonne avait bien réussi à vivre sans trop de mal jusqu'ici, alors à quoi cela sert une famille? Le bonheur futile que de se préoccuper pour les autres ne l'atteint pas encore et elle ne s'en plaignait pas.

La souffrance était certes présent, mais en rien pour des raisons simplette comme semble le croire cette dragonne qui se pavane. Mélina avait détruit, tué et massacré pour passer le temps, la mort était dans sa nature et son pouvoir même. Elle avait déjà vu ce qu'il se passait quand ses flammes prenaient le dessus, elle avait déjà regardé de près l'une des âmes qu'elle avait arraché, mais cela ne lui faisait ni chaud ni froid. Ce qu'elle désirait été de pouvoir contrôler ce pouvoir, pouvoir faire revenir les visages qu'elle à arracher, surtout celui de sa mère. Qui malgré tout ce qu'elle peut dire, elle lui manque terriblement.

Elles marchaient, la dragonne noire ne répondit pas à la guide. Elle aurait bien juste demandé quel était sa chambre pour y déposer ses affaires, mais cela aurai peut-être été mal pris. Alors autant garder le silence en attendant que cette fille se lasse. C'était plus simple ainsi.

Mélina s'arrêta pourtant près du cimetière qui était sur le chemin. Elle regarda attentivement les tombes, la plus part des pierres étaient cassées par le temps. Cela rappelait de vieux souvenir à la dragonne qui s'avança vers l'un des épitaphes pour lire ce qu'il y avait d'écrit. "Marx Rovener. Le Grand Mage Noir" Cela ne disait absolument rien à Méli et elle s'en moquait, mais c'était ce que représentait cette pierre qui la rendait perplexe. Ses parents n'avaient pas eu de tombe eux, pourquoi ce type perdu dans l'histoire y avait droit? Étrange, pourtant pour avoir une tombe il faut un corps et cela n'était pas le cas de Monsieur et Madame Van Orgue. L'un avait brûlé, l'autre s'était évaporé.

"A quoi sa sert d'avoir une tombe si personne ne vient prendre le temps de nous voir?"