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Psychology

       Au premier abord, on prend Rikka pour une fillette inexpérimentée, faible, incapable de faire quoi que ce soit toute seule. Grave erreur. Physiquement, elle ne fait pas plus de 13 ans. Mais malgré le fait qu'elle même ne se souvient pas de son véritable âge, il faut être sûr d'une chose : elle a un mental d'acier, une sagesse infinie, et chaque acte, chaque décision importante qu'elle prend est totalement calculée. Que ce soit dans ses relations avec les autres ou bien son avancée personnelle, elle ne laisse aucune place au hasard dans sa vie actuelle, et n'aime pas les imprévus.

Ayant l'esprit aiguisé et une intelligence exceptionnelle, elle est passée maître dans l'art de la manipulation et dans l'établissement de stratégies qu'elle se plaît à imaginer dans n'importes quelles circonstances. Sa vie n'est plus qu'un vaste jeu d'échecs totalement contrôlé depuis environ deux siècles, dont elle seule dirige les pièces. D'ailleurs, la magicienne adore tout ce qui touche aux jeux, que ce soit vidéo, de carte ou encore de stratégie. Elle est très forte dans ce domaine, et déteste perdre. C'est d'ailleurs une des rares raisons pour laquelle elle peut se mettre en colère.

      Tout ceci ne l'empêche pas d'être une camarade agréable à vivre. Gentille, adorable, toujours joyeuse en apparence, et serviable, elle attire rapidement la sympathie des personnes la côtoyant. Elle n'aime pas mettre les gens mal à l'aise, et sait prendre sur elle quand les circonstances le demandent. Mais si jamais elle se met en colère, elle peut faire extrêmement mal, tant par les mots que par ses pouvoirs. Car quand elle perd le contrôle de ses émotions, ses facultés en sont décuplées, et n'obéissent plus qu'à ses humeurs.

Côté études, Rikka n'a jamais mis les pieds dans un établissement scolaire, qu'il soit humain ou spécialisé. D'ordinaire, il lui suffit de se rendre dans une bibliothèque et de dévorer tous les livres qu'elle estime intéressant pour accumuler les connaissances dont elle a besoin. Elle a horreur des gens qui en savent plus qu'elle, et est donc victime d'une sorte de boulimie quand il s'agit d'apprendre. Et même si elle déteste manquer de savoir, sa plus grande crainte reste tout de même de faire du mal à quelqu'un. Car lorsqu'on ne maîtrise pas des pouvoirs tels que les siens, un accident peut très vite arriver.

Appearance

       La pluie s'abattait sur la petite ville de campagne, et tous les habitants semblaient avoir déserté les rues. Seule une frêle silhouette se détachait  de l'épais rideau que formaient les gouttes d'eau. Une petite fille, qui ne faisait guère plus de 13 ans, bravait impassiblement le mauvais temps, marchant droit devant elle malgré le vent qui lui fouettait le visage. Elle était de petite taille (grand maximum 1m50), et avait une apparence menue, accentuée par l'absence totale de poitrine sur son buste et son teint pâle, voir diaphane. Sa tenue d'écolière bleue marine, trop amble pour sa carrure, tombait mollement sur ses épaules et ses hanches. Sa jupe s'arrêtait à environ 10 cm de ses genoux, laissant apparaître ses jambes fines et graciles. De temps en temps, elle portait ses mains d'une élégance rare sur le haut de son crâne et redressait imperceptiblement la couronne dorée qui surmontait sa tête, seul souvenir qu'elle gardait de son ancien compagnon Nii.

Ses cheveux, blancs comme neige, tombaient, humides, le long de son visage jusqu'au creux de ses reins. Parfois, on pouvait apercevoir des reflets bleutés ou gris, dus à la couleur du ciel. Car c'était une caractéristique qui lui était bien particulière : ils avaient la faculté de capter les couleurs environnantes, donnant parfois à sa chevelure une allure merveilleuse, mais mystérieuse à la fois. Son visage, plutôt fin, reflétait une pureté et une beauté que seules les fillettes peuvent prétendre avoir. Ses joues roses, légèrement rebondies, étaient surmontées de deux grands yeux emplis d'innocence, mais en même temps sans aucune émotion apparente. Quant à leur couleurs, il était bien difficile de la distinguer, puisqu'elle changeait selon son humeur.   Tantôt bleu-gris, assortis à la tristesse du ciel, d'autres fois ambrés, semblables à un magnifique levé de soleil, ou encore d'un rouge flamboyant, tels deux flammes colériques brillant au fond de son âme. Mais le plus souvent, ils étaient légèrement rosés, signe d'une profonde lassitude. Mis à part cette caractéristique, aucune émotion n'était visible sur les traits de son visage. De temps en temps, ses lèvres frémissaient et se courbaient légèrement, laissant deviner l'ombre d'un sourire qu'elle dissipait aussitôt.

Storyline

     C'était une magnifique soirée d'été. Je pouvais sentir le vent caresser ma chevelure d'argent, et entendre les oiseaux chanter depuis la forêt voisine. Le ciel, dégagé, laissait passer les derniers rayons de soleil de la journée. Oui, tout aurait vraiment été parfait. Si je n'avais pas été attachée à ce poteau, au sommet d'un tas de bois. Qui d'ailleurs commençait juste à brûler. Le rouge me monta aux joues. Moi, Rikka, grande mage, allait être réduite en cendres par de vulgaires humains. Une moue dégoûtée marqua mon visage tandis que je fixai l'amulette qu'ils avaient passée à mon cou, m'empêchant d'user de la magie. La façon dont ils m'avaient attrapée m’échappait, je ne parvenais pas à m'en souvenir.  Cependant une chose était sûre, ces vulgaires cafards dénués du moindre sens de la réflexion allaient me tuer. C'était imminent. Fermant les yeux, j'attendis non sans rage et frustration que les flammes aient fini de me brûler.

     Ce fut d'abord le néant. La plénitude. Plus de souffrance, de monde imparfait à supporter. Un bonheur infini qui envahissait chaque cellule de mon anatomie. Et ensuite l'éclair blanc, douloureux, brûlant, insupportable. Et alors que je hurlai, j'entendis au loin une voix douce m'expliquer :

- Rikka, Originelle de ta race. Tu ne peux mourir ainsi. Le monde futur t'es destiné. Tu dois renaître.

     Et alors que l'éclair traversait mon corps déjà meurtrit, la lumière disparut, me laissant seule et en colère au milieu d'un monde où je ne voulais pas exister.

Année 1758 :

Je me réveillais en sursaut, encore tremblante de colère suite à mon cauchemar. Je soupirais en passant une main dans mes cheveux. Cela faisait déjà 200 ans que j'étais revenue en ce monde. Un monde encore plus pourri que l'ancien, où la vermine humaine se développait rapidement, au détriment des autres races. Savaient-ils au moins qu'un jour ils se feraient exterminer ? Je me tournais vers Nii qui dormait près de moi. Nii. La seule personne ayant une réelle valeur dans cet univers. Il était venu à moi un jour, au Japon, où je séjournais depuis peu. Il disait s'appeler Kirito, et qu'il m'attendait depuis longtemps. Au début indécise, j'acceptai qu'il reste avec moi en échange de sa protection. Petit à petit, je me rendais compte qu'il était exceptionnellement puissant, mais également très attentionné envers moi.

       On ne s'était plus jamais quitté. Il était comme un frère pour moi. Je n'avais jamais été aussi heureuse. Je tenais à lui comme à la prunelle de mes yeux, et c'était réciproque. Un jour où le poids de mon immortalité se faisait ressentir plus que d'ordinaire, je m'étais effondrée par terre, en larmes. Il m'avait alors tendu la main, au creux de laquelle se trouvait une petite couronne dorée. Il avait ajouté avec un sourire apaisant en voyant mon incompréhension :

"C'est parce que tu es la princesse de ce monde, Rikka."

      Je souris. Tant qu'il était avec moi, je n'aurais rien à craindre, j'en étais persuadée. Je me blotti contre lui, posant ma tête contre la sienne, et me rendormi paisiblement.

Année 1950 :

Nous étions seuls dans la rue déserte. La petite guerre des humains avait ravagé la ville où nous avions fait halte. Les ruines, menaçantes, nous entouraient et donnaient au lieu une atmosphère effrayante. Mais ce n'était pas ce qui m'inquiétait. Nii gisait au sol et semblait inconscient. Les larmes aux yeux, la culpabilité d'avoir pu le blesser m’envahit. Il avait voulu me pousser à utiliser mes pouvoirs pour créer une illusion dans son esprit. Il voulait voir à quel point j'étais puissante. Mais bien évidement j'avais perdu le contrôle. Et maintenant il ne bougeait plus. Je m'abaissai près de lui pour lui soutenir la tête et tenter de le faire revenir à lui. Mais en le touchant, je ne sentis rien. Il n'avait plus aucune existence mentalement. Il était parti … Pour toujours …

      Non! Pas lui ! Il était trop fort pour avoir disparu de cette façon. Je ne pouvais retenir les larmes qui coulaient sur mes joues poussiéreuses. Nii … il était mort par ma faute … Parce que je ne savais pas me contrôler. La colère remplaça la tristesse. Tout cela parce que ma renaissance avait effacé ma mémoire, m'empêchant d'avoir entièrement prise sur mon pouvoir ! Tout cela à cause de ces dieux de malheurs qui avaient voulus me ramener. Je me redressai lentement et décidai à partir de ce jour de ne plus jamais utiliser mon « don » en présence de quelqu'un.

Année 2013 :

Absorbée par l'écran de mon ordinateur, je tentais de déjouer la stratégie audacieuse que le logiciel d'échec avait mis en œuvre. Un jeu d'enfant pour moi en temps ordinaire, mais cette toute nouvelle version me donnait du fil à retordre, se rapprochant plus d'un humain réel que d'une intelligence artificielle. J'étais tellement prise dans ma réflexion que je n'entendis pas le facteur sonner à ma porte. De toute façon ce n'était pas bien important, je ne recevais que des pubs.

Au bout de deux heures, je réussis enfin à me défaire de ce foutu logiciel. Poussant un soupire de satisfaction, je m'étirai de tout mon long et tentai de remettre de l'ordre dans ma chevelure. L'immortalité n'avait pas que du mauvais finalement. Même si la mort me semblait toujours plus douce que les souffrance endurées chaque jour, je devais bien avouer que la race humaine avait inventé la plus merveilleuse chose qu'elle connaisse : les jeux. Ça me faisait mal de penser ça, les humains ne restaient pour moi qu'une bande de primates imberbes et orgueilleux, pensant être les maîtres en ce monde. Mais depuis le 12/12/12, tout avait changé. Je les avait sentis. Mes semblables. Ils étaient présents. Je ne savais pas comment, mais j'étais en quelque sorte liée à eux. Enfin … je savais juste qu'ils existaient et que je n'étais pas seule.

La faim me tira de mes souvenirs, et je me levai pour me préparer une pile de tartines au nutella. Il n'y avait rien de mieux pour satisfaire son estomac affamé. En passant devant la porte d'entrée, une enveloppe au sol attira mon attention. Je n'en avais jamais reçu de semblable. Intriguée, je la ramassai et l'ouvrit. Et la lettre qu'elle contenait me fit bondir de joie. Une école où je pourrai enfin apprendre à me contrôler ! Je ne ferais plus jamais de mal à qui que ce soit après cela. J'avais retrouvé l'espoir grâce à ces quelques phrases me promettant ce que je désirai le plus au monde. Et même si j’appréhendais le fait de me retrouver entourée d'autres élèves à qui je pourrai faire du mal, j'étais résolue à tout faire pour bannir à jamais la peur qui me tordais le ventre depuis bien trop d'années. Je fis précipitamment ma valise et me mis en route vers l'arrêt de bus indiqué dans la lettre afin de me rendre dans cette école pleine de promesses.

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