La chance est de votre côté... La moitié du temps (Pv Emy Sapientia)

"Allez Amadeus ! Racontes nous ! Qu'est-ce qu'il t'est arrivé dans le monde des humains avant que tu arrives ici ?"
Amadeus tenta de garder son sourire poli et répondit d'une voix douce à ses camarades qui s'étaient réunis autours de lui :
"Non vraiment rien, je vous assure... Vraiment."
Son auditoire sembla déçu, l'un d'entre-eux se permis même d'ajouter qu'Amadeus avait eu de la chance, une réponse cinglante brûla les lèvres d'Amadeus mais il préféra la garder pour lui, il se leva et sorti de la salle de classe.

Amadeus était d'humeur maussade, les choses ne se déroulaient pas comme il l'avait imaginé. En venant ici il avait espéré rencontrer des gens aux pouvoirs exceptionnels qui pourraient lui servir d'une manière ou d'une autre, quelle n'avait pas été sa surprise lorsqu'il avait découvert une bande de gamins apeurés qui avaient souffert par la faute des humains et qui étaient venus se réfugier ici, sa déception avait été grande à cette découverte et Amadeus devait rassembler toute sa patience et son calme lorsqu'il écoutait les jérémiades de ses camarades de classe qui racontaient leur pseudo-histoires traumatisantes. La plus part ne se rendaient absolument pas compte de la chance qu'ils avaient eu. Ils avaient été très légèrement persécutés par les humains ? La belle affaire... Aucun d'entre-eux ne connaissaient le réel sens du mot souffrance ni de...
*Ooooh.... Pauvre petit Amadeus qui est tellement à plaindre et incompris de tous.*
La voix chargée d'ironie du démon raisonna dans l'esprit d'Amadeus, il ne s'habituerait jamais à ces interventions inopinées et en général désobligeantes, en effet Bel' semblait prendre un malin plaisir à commenter chaque pensée de son hôte et Amadeus vivait assez mal cette absence absolue d'intimité. Il devait de plus faire attention à ne pas lui répondre à haute voix, étant le seul à entendre les remarques de Bel', il donnerait alors l'impression de parler tout seul ce qui était l'un des signes les plus flagrants de folie et Amadeus ne souhaitait pas finir interné !
Le démon avait toutefois raison, comme bien souvent, il ne servait à rien de comparer son propre passé à celui des autres, c'était puéril et Amadeus n'était pas venu ici pour déterminer qui était l'enfant le plus à plaindre de l’école.

Amadeus déambulait dans les couloirs sans but réel, il ne s'était lié d'amitié avec personne et n'avait donc personne avec qui passer son temps libre, la solitude ne le dérangeait cela dit pas. Il continua donc un moment de marcher pour finir par se rendre compte qu'il n'avait plus la moindre idée d'où il se trouvait. C'était à prévoir puisqu'il se promenait dans un bâtiment qu'il ne connaissait pas. Il dut une nouvelle fois subir une remarque acerbe de Bel' sur son sens de l'orientation déplorable mais Amadeus avait passé le plus clair de son enfance dans une pièce minuscule, ça n'avait pas aidé à lui apprendre à se repérer dans les endroits étendus.
Regardant les groupes d'élèves autours de lui il se rendit compte que la plus part étaient plus jeunes, il en déduisit qu'il s'agissait de premières années. Croyant se rappeler que les couloirs des premières années donnaient sur le hall d'entrée, il décida de continuer d'avancer en espérant tomber sur un endroit qu'il reconnaîtrait. Ne prêtant pas réellement attention à ce qui l'entourait, Amadeus finit par percuter une jeune fille qui sortait d'une des salles de classe, celle-ci était vraiment petite de taille et aurait pu être confondue avec une collégienne, la différence était telle que la fillette fut la seule à tomber par terre, renversant au passage tout le contenu de son sac qu'elle avait apparemment oublié de fermer.
Amadeus ne pensait pas le moins du monde avoir fait quoi que ce soit de mal et aurait préféré continuer son chemin comme si de rien n’était néanmoins il savait pertinemment qu'il ne fallait pas grand chose pour que des rumeurs sur le fait qu'il avait tyrannisé une première année se répandent. Il s'accroupit donc et sourit gentiment à la jeune fille, lui demandant si elle allait bien. Amadeus dut très mal choisir ses mots car cette dernière éclata en sanglots attirant l'attention de toutes les personnes à proximité et avant qu'Amadeus ait pu ajouter quoi que ce soit, elle se releva et s'enfuit en courant.
Restant un instant interdit devant les cahiers et crayons que la jeune fille n'avait pas ramassé, Amadeus se demanda ce qu'il avait bien pu faire de travers, il finit par secouer la tête en soupirant, se désintéressant presque immédiatement du sujet, il laissa le contenu du sac de la jeune fille par terre en considérant qu'une de ses camarades de classe le ramasserait bien à sa place et qu'il n'avait de toute façon pas à le faire lui-même.
Amadeus s'apprêtait à s'éloigner lorsqu'un étrange bruit raisonna derrière lui, le sifflement d'une bourrasque qui s'engouffre à pleine vitesse dans un espace étroit, un espace étroit comme un couloir par exemple, ayant à peine eu le temps de se retourner, Amadeus fut projeté contre un mur par un vent violent, sa tête cogna contre la paroi en béton, l'étourdissant.

"Qu'est-ce que... ?"

Encore sonné par le choc, Amadeus ne fit pas preuve d'une grande réparti. il tenta péniblement de se relever et de se prémunir d'un possible nouvel assaut.

Avait-il été attaqué ? Quelqu'un avait-il cru qu'il persécutait la jeune fille de tout à l'heure ? Ou n'était-ce là qu'une coïncidence ? Il ne le savait pas encore.

Invité

Je venais d'en finir avec ces cours plus que barbants. Le prof parla tout seul, un mec finissait sa nuit, des filles piaillaient a propos de qui est amoureux de qui dans la classe, le mini groupe de fayot disait « chuuut je veux écouter le prof moi » dès que quelqu'un parlait trop fort a coté d'eux et les autres regardaient par la fenêtre ou pensaient a des choses n'ayant aucun rapport avec les cours. Mai s alors dès que la fin des cours sonna, ce fut comme un ouragan qu'ils quittèrent tous la classe. Un cours a peu près comme les autres en somme. Moi comme d'habitude je mis pleins de temps à ranger mes affaires dans mon sac et je sortis sans précipitation. De toute manière je n'avais personne a voir après. J'envisageais d'aller a la cafeteria pour me payer un petit truc a grignoter et sûrement me poser sous un arbre après. Je me dirigea donc vers la cafet et me paya un beignet. La dame me regardait bizarrement, sûrement à cause de mes vêtements. Mais c'est bizarre, je ne suis pas la seule a avoir ce style dans le lycée quand même. Bon évidemment des cheveux blonds avec des mèches rose je ne crois pas en avoir vu 300 000 mais de là a faire les gros yeux et trembler en me tendant un beignet... Elle était vraiment spéciale elle. A moins que ce ne soit mes piercings qu'elle regardait.. Ou bien les petites poupées vaudou accrochées à on sac. Petite nature..

Je sorti de la cafet avec mon beignet en main. Les beignets font partis de mes sucreries favorites. Si moelleux, si doux, si sucré... Le bonheur pure et simple. Je mis quelques seconde pour me rappeler de l'endroit de la sortie mais finit par trouver mon chemin en demandant à un élève. Celui-ci me regarda avec étonnement et hésita à me répondre. Mais qu'est-ce qu'ils avaient tous aujourd'hui ! Je décida donc de laisser ce mec tranquille si je ne voulais pas m'énerver et utiliser mes pouvoirs sans faire exprès. Ca m'était déjà arrivé et je n'avais pas trop envie de blesser quelqu'un. Je me mis à marmonner contre ces gens qui manquaient de respect aux autres en les fixant sans gêne lorsque je me rendit compte que j'étais presque arrivée dans le hall.

Je passa devant une salle de classe et j’entendis une voix d'homme crier. Je tourna la tête et vit qu'une jeune fille se disputai avec, ce qu'il semblait être, son petit-ami. Celui-ci lui criait qu'elle était trop collante à son goût, qu'elle n'était de toute façon pas attirante et qu'ils devaient rompre. Je ne connaissait pas les origines de la dispute mais ce gars m’excédait au plus haut point. « Les gens sont vraiment énervant aujourd'hui ou c'est moi qui me fait des idées, pensais-je ».

Essayant de me calmer et de me retenir d'aller lui mettre mon poing dans la figure, je décida de continuer ma route. Cependant, alors que j'étais presque arrivée dans le hall,j'entendis un gros bruit, comme quelqu'un qui tombe. Je me retourna et vis que la jeune fille de tout à l'heure était à Terre, ses affaires éparpillées a coté d'elle. Qu'est-ce qui lui arrive encore a cette pauvre fille ? Tout à coup je vis la jeune fille se relever et partir en courant. Lorsqu'elle passa près de moi, je remarqua qu'elle pleurait. Je tourna la tête vers l'endroit où elle était juste avant et vis un homme debout. Celui-ci était plutôt pas mal et avait un air intriguant avec ses yeux vairons. « Alors comme ça il se permet de la rabaisser encore plus ! Pensais-je, Tout ca parce qu’il est plus vieux ? Il mériterai qu'on le remette à sa place une bonne fois pour toute ! » L'homme paru se désintéresser totalement de ce qu'il avait fait et fit quelques pas pour partir sans même ramasser les affaires de la fille. Pour lui ce devait être habituel de faire pleurer les filles.

Une sensation étrange m'enveloppa mais elle disparu très vite aussi. Ce n'est qu'après que je me rappela que cette sensation ne m'était pas inconnue. Tout-à-coup, une bourrasque de vent très puissante vint s'introduire dans le couloir. Les personnes présentes autours ne furent étrangement pas touchés. En revanche, le gars de tout à l'heure fut poussé violemment contre le mur.

« Oh mon dieu ! Qu'est-ce que j'ai fait ?! »

Je me précipita vers lui et l'aida à revenir à lui. Bien que ce gars ait pu m'énerver je ne voulait en aucun cas le blesser. Je ne le connaissait pas et il ne m'avait rien fait. J'étais en train de paniquer autour de lui lorsque je le vis retrouver totalement ses esprits. Je me calma et me mit face à lui.

« J-j-je suis vraiment désolé je n'ait pas fait exprès ! M-mon pouvoir se déclenche tout seul et j'ai passé une mauvaise journée et.. enfin bon, vous allez bien ? Je-j'ai un beignet si vous voulez pour me faire pardonner. » Le ton de ma voix était toujours paniqué et j'avais les mains tremblantes lorsque je lui tendis mon beignet.

*C'était plutôt pathétique mon pauvre Amadeus...*
Une nouvelle fois Amadeus était gratifié d'une remarque inutile du démon qui habitait son corps, il avait toutefois raison sur un point. Amadeus s'était entraîné depuis son plus jeune âge ou plutôt avait été forcé de s'entraîner depuis son plus jeune âge et pourtant il avait baissé sa garde. Ce lycée lui avait procuré un faux sentiment de sécurité. Un peu plus tôt il avait critiqué ces élèves qui étaient lâchement venus se réfugier ici mais il n'était finalement pas si différent, il était déjà en train de ramollir, c'était pitoyable et Amadeus maudit sa propre faiblesse et se promis de s'entraîner dur pour progresser notamment dans le contrôle de son pouvoir.

Amadeus sentit à quel point sa soif de pouvoir plaisait au démon, il commençait même à se demander si le démon ne l'influençait pas en ce sens, après tout si le démon qu'il abritait était réellement Belzébuth, ce dernier n'avait-il pas tenté de renverser Satan lui-même des Enfers ? Pouvait-on imaginer plus grande soif de pouvoir que cela ?
*Bien sûr que l'on peut, Satan lui s'est attaqué à Dieu et toi même tu...*
La remarque du démon était une nouvelle fois juste mais Amadeus n'avait pas le temps d'y réfléchir pour le moment, il venait d'être attaqué et il devait se défendre, son corps retrouva très rapidement les réflexes que des années de conditionnement avaient rendus quasiment inconscients, il avait été agressé, il devait éliminer la menace, c'était aussi simple que ça et c'est en ce sens que son père l'avait entraîné durant toutes ses années, le regard d'Amadeus se fit dur et il chercha des yeux d'où l'attaque était venue, dès qu'il aurait identifié sa cible il...

« Oh mon dieu ! Qu'est-ce que j'ai fait ?! »

Une jeune fille qu'il ne connaissait pas se dirigeait vers Amadeus à toute allure, à son regard paniqué il en déduit qu'elle était la source de l'attaque et que celle-ci était involontaire, du moins était-ce ce qu'elle voulait lui faire croire, de nature soupçonneuse Amadeus continua de l'observer avec méfiance, rien ne lui garantissait qu'elle ne jouait pas un rôle dans le but de le ré attaquer par surprise. Il détailla donc la lycéenne qui s'approchait, elle était grande et Amadeus se demanda si elle n'était pas d'ailleurs plus grande que lui.
*Tu nous fais un complexe ?*
Décidément Bel' était déchaîné aujourd'hui, il n'arrêtait pas d'intervenir. L'ignorant complètement, il continua son inspection, le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle avait un look particulier. Cheveux teints avec des mèches roses, piercings, même ses vêtements reflétaient quelque chose de rebelle. En général Amadeus n'aimait pas ce genre de look mais il devait admettre qu'il allait plutôt bien à la jeune fille. Quoi qu'il en soit, elle ne passait pas inaperçu et si Amadeus devait l'éviter à l'avenir il n'aurait aucun mal à cela. La voix de Bel' raisonna de nouveau dans sa tête :
*Génial ! On est attaqué par le caïd du coin, tu crois qu'elle va te voler ton goûter aussi ?*
Exaspéré par ses interventions à répétition, Amadeus décida de l'ignorer de nouveau, il était vraiment difficile de ne pas lui répondre à haute voix lorsque le démon intervenait toutes les deux minutes. Fort heureusement celui-ci sembla vexé d'être une nouvelle fois ignoré et décida de se taire.
Remarquant qu'il avait gardé le silence un moment, Amadeus finit enfin par répondre :

"Ce n'est rien. J'en ai vu d'autres."

Aïe ! Le ton de voix d'Amadeus avait été glacial, encore sous le coup du choc reçu, il avait oublié de répondre avec politesse. Une réponse d'une telle sécheresse risquait d'envenimer encore plus la situation et Amadeus ne souhaitait pas être l'objet d'un scandale dès son arrivée. Il devait donc s'excuser et... Se rendant compte qu'il était la victime ici et qu'il n'avait rien fait de mal, l'idée de s'excuser lui paru soudainement saugrenue. Il n'allait pas se laisser marcher dessus de la sorte ! Si quelqu'un avait décidé de s'en prendre à lui il allait lui montrer l'immense erreur qu'elle avait commise dans le choix de sa cible et si, après réflexion, il ne pouvait pas décemment l'éliminer, du moins pas au beau milieu du couloir devant autant de témoins, il pouvait tout à fait l'envoyer à l'infirmerie. Mais avant qu'il ait pu faire quoi que ce soit, la jeune fille continua de la même voix chargée de remords :

« J-j-je suis vraiment désolé je n'ait pas fait exprès ! M-mon pouvoir se déclenche tout seul et j'ai passé une mauvaise journée et.. enfin bon, vous allez bien ? Je-j'ai un beignet si vous voulez pour me faire pardonner. »

Elle voulait le dédommager avec un beignet ? Cette fille était vraiment unique et repensant à la remarque de Bel' sur le fait qu'elle allait peut-être lui voler sa nourriture, Amadeus fut amusé de remarquer que la situation était en réalité l'inverse. L'idée lui arracha un sourire, il repoussa poliment le beignet et sa voix s'adoucit :

"Je ne préfère pas non, la quasi totalité des gens présents pensent déjà que j'ai tyrannisé la fillette de tout à l'heure si je te vole maintenant ton beignet ma réputation est faite pour les années à venir !"

Quoi qu'a bien y réfléchir une telle réputation pourrait présenter certains avantages, l'idée était à creuser et Amadeus se promit de l'étudier plus tard. Néanmoins Amadeus se sentait d'humeur espiègle et il ne comptait pas laisser la jeune fille s'en tirer à si bon compte, après tout elle venait de l'humilier devant la totalité des premières années et bien qu'il ne lui en voulait pas réellement, il comptait bien la taquiner un peu. Prenant une voix mi-ironique mi-sérieuse, Amadeus continua :

"Et d'ailleurs tu penses vraiment qu'un beignet suffirait pour t'excuser ? Tu viens tout de même de m'envoyer voler devant tout le couloir sans la moindre raison... Peut-être que je vais devenir la cible de tous les durs du lycée et finir persécuté à cause de ça."

Invité

Le beignet en main, j'attendais avec beaucoup d'anxiété que ma victime collatérale accepte mes excuses. Je n'avais quasiment rien sur moi pour le dédommager et je n'avais aucune idée de ce que je pouvais faire pour me repentir. C'est donc pour cela que je décidai de lui offrir la chose la plus délicieuse que je connaisse. Quelle ne fut pas ma surprise quand je le vit repousser mon beignet avec une pointe d'étonnement dans le regard accompagnée d'ironie.

"Je ne préfère pas non, la quasi totalité des gens présents pensent déjà que j'ai tyrannisé la fillette de tout à l'heure si je te vole maintenant ton beignet ma réputation est faite pour les années à venir !"

Heu oui c'est vrai il n'avait pas tout à fait tord, mais il n'avait qu'a pas la faire pleurer aussi cette fille. Quand on est méchant avec quelqu'un on en paye toujours le prix ! Et puis ce n'est pas une bonne raison pour refuser un beignet quand même ! Je n'avais pas encore prêté attention à eux mais j'étais sure qu'ils avaient compris que c'était à cause de moi ce qui lui est arrivé. Je pense juste qu'il n'aime pas les beignets en fait ! Mais QUI peut ne pas aimer les beignets ? Je ne connais personne qui dirait non a un délicieux beignet ! Surtout s'il est gratuit ! C'est tout bénéf !

Je décidai de détourner mon regard de ce pauvre beignet tout doux et tout mignon qui avait été refusé, brisant certainement son rêve d'être le beignet le plus convoité du monde. Je me mis à regarder l'homme en face de moi et remarquai qu'il avait l'air en pleine réflexion avec lui même. Un peu comme quand je me parle toute seule. Sauf que lui, avait à ce moment là une expression.. de convoitise. Comme s'il échafaudait un plan pour arriver à ses fins. J'avalai de la salive, stressant légèrement, dans un bruit très sexy.

Le jeune homme sembla revenir à lui car je cru apercevoir un sourire, non un rictus apparaître sur ses lèvres, presque invisible.

"Et d'ailleurs tu penses vraiment qu'un beignet suffirait pour t'excuser ? Tu viens tout de même de m'envoyer voler devant tout le couloir sans la moindre raison... Peut-être que je vais devenir la cible de tous les durs du lycée et finir persécuté à cause de ça."

Comment ça un beignet ne suffirait pas ! C'est pas JUSTE un beignet ! C'est MON beignet ! Et il est tout moelleux ! Il ne se rend pas compte qu'il est en train de blesser l’ego de mon beignet là ? Il a pas l'air d'être beaucoup blessé en plus !

Soudain je pris conscience que ce mec tentai de me faire... culpabiliser ?! Non c'est pas sérieux tout de même. Si j'en juge sont ton de voix il à l'air sérieux mais.. je ne sais pas il y a quelque chose qui me fait douter de la sincérité de ces propos. A première vue, il ne paraît pas chétif et tout à fait apte à se défendre tout seul. Peut être qu'il fait parti des gens qui ont une apparence forte mais qui sont faibles en fin de compte. Mouai... enfin j'ai toujours du mal à y croire. Ses yeux vairons donnaient l'impression de cacher quelque chose. Durcissant un peu mon regard pour me concentrer quelques secondes, j’essayai de le cerner en regardant dans ses yeux. Après tout les yeux sont le reflet de l'âme non ? Malgré ma tentative, ses yeux ne me montrèrent rien de concluant. Il faudra que je me méfie, pensais-je.

Mais si on croit deux secondes à ce qu'il dit, il n'a pas vraiment tord... Tout le monde l'a vu être propulsé par mon pouvoir, les rumeurs se répandent vite de nos jours. Les plus forts voudrons certainement tiré profit de sa « faiblesse » et l'obligerons peut être a leur donner de l'argent ? Ou même faire leurs devoirs ? Il sera relégué au rang de sous-fifre ?! Tout ça à cause de moi et de mon manque de contrôle ?! Mais qu'est-ce que j'ai fait !!!

Pleins de pensées plus ou moins cohérentes traversèrent mont esprit après la réplique du blond. Je n'arrivait pas a faire le tri dans ce qui était utilisable ou non. Je tentai tout de même de répondre quelque chose pour ne pas avoir l'air d'une carpe.

« He-heu !! Je.. t'inquiète pas les gens ne vont pas te persécuter ! Enfin je pense... Et puis c'est pas qu'un simple beignet ! Ceux d'ici sont vraiment très bon hein ! Les meilleurs du monde même ! Mais je peux pas faire grand chose pour te protéger je ne sais pas me battre moi... Ah mais n'essaye pas de me manipuler je suis sure qu'en fait tu sais très bien te défendre ! et puis ca se voit que tu est plus vieux que moi, je peux pas faire grand chose. Je peux même pas te soigner. »

Tout à coup, une idée me traversai et stoppa. le flot de mot qui quittait mes lèvres. Je pris la main de l'inconnu et le tira avec moi dans le couloir.

« Il faut qu'on aille à l’infirmerie pour voir si t'a rien de cassé !! Il faut vite te soigner ! dis-je avec précipitation. »

Le refus d'Amadeus avait l'air de perturber la jeune fille, peut-être qu'à ses yeux il ne s'agissait pas d'un simple beignet. Il ressentit un vague sentiment de tristesse et de perte, à ses yeux tout attrait pour la nourriture avait disparu depuis bien longtemps. Il mangeait par nécessité et non par plaisir. Des années de privations et la perte de sa sœur lui avait fait perdre son intérêt pour la nourriture comme pour bien d'autres choses. La pensée était déprimante et Amadeus préféra le reléguer dans un coin sombre de son esprit et se concentra de nouveau sur son interlocutrice. Celle-ci semblait toujours aussi perdue et n'avait visiblement pas encore décidé quelle attitude elle devait adopter à son égard. Soudainement Amadeus crut lire de la méfiance dans le regard de la jeune fille, il n'avait donc peut-être pas été aussi convaincant qu'il l'avait cru, elle avait plongé son regard dans le sien visiblement décidée à vérifier l'honnêteté d'Amadeus. la pauvre, si elle savait, le regard inexpressif d'Amadeus fut sa seule réponse. Ses yeux étaient en presque toute circonstance vides de toute émotion et si Amadeus n'avait aucun mal à mimer n'importe quelle émotion par son ton de voix ou son expression faciale, il était en revanche totalement incapable d'insuffler le moindre sentiment à son regard. Peut-être était-il réellement vide, creux à l'intérieur et que c'était cela qui expliquait son regard apathique.

« He-heu !! Je.. t'inquiète pas les gens ne vont pas te persécuter ! Enfin je pense... Et puis c'est pas qu'un simple beignet ! Ceux d'ici sont vraiment très bon hein ! Les meilleurs du monde même ! Mais je peux pas faire grand chose pour te protéger je ne sais pas me battre moi... Ah mais n'essaye pas de me manipuler je suis sure qu'en fait tu sais très bien te défendre ! et puis ca se voit que tu est plus vieux que moi, je peux pas faire grand chose. Je peux même pas te soigner. »

Pendant qu'il était perdu dans ses réflexions, la jeune fille, a priori toujours inquiète à son égard, avait continué. Ses paroles arrachèrent un nouveau léger sourire à Amadeus, chose qui était assez rare pour être notée. Elle l'avait peut-être cru en définitif, du moins en partie, et elle venait de lui proposer de le protéger ? L'idée était amusante mais si elle ne contrôlait pas son pouvoir elle serait plus un handicap qu'autre chose et Amadeus n'avait aucune idée de son habileté physique au combat mais il doutait qu'elle soit extrêmement expérimentée, peut-être maîtrisait-elle les bases cela dit ?

Elle avait néanmoins enchaîné en lui reprochant d'essayer de la manipuler, Amadeus eut envie de répondre qu'elle se trompait et qu'il était juste en train de lui jouer un tour mais il était plus que probable qu'une telle réponse la vexe, il s'abstint donc. La jeune fille était cela dit un peu plus perspicace qu'il ne l'avait cru, il la dévisagea d'un regard calculateur en se demandant ce qui avait pu le trahir ainsi, mais sachant très bien qu'il ne trouverait pas la réponse sur le visage de sa camarde, il arrêta bien vite.
Il était bien plus intéressé par le fait qu'elle lui affirme qu'il ne serait pas persécuté, essayait-elle de se rassurer ou était-elle à ce point naïve ? Bien que ce n'était pas le cas de la plus part des gens, il existait néanmoins une part non négligeable de personnes cruelles et sadiques qui appréciaient tourmenter ceux qu'elles pensaient plus faibles qu'elles et le fait que la totalité des lycéens à yokai possédaient des pouvoirs divers et variés créait une énorme inégalité entre les puissants et les autres, encore plus que chez les humains. Il ne serait donc en rien étonnant que le phénomène des petites brutes en soit amplifié. Néanmoins elle avait raison sur un point il savait se défendre et si jamais on le prenait pour cible son "bourreau" le regretterait amèrement. Bel' crut bon d'intervenir mentalement à ce moment :
*Évites quand même de faire trop de vagues, si tu te mets à tuer toutes les brutes du lycée tu vas nous attirer des ennuis."
Du point de vue d'Amadeus cela pouvait difficilement être considéré comme un meurtre, c'était plutôt du nettoyage. Amadeus méprisait ce genre de personne au plus au point, peut-être parce qu'ils lui rappelaient le comportement de son père qui n'avait été pour ses enfants rien d'autre qu'un horrible tortionnaire.
A vrai dire il n'arrivait tout simplement pas à comprendre ce genre d'individus, quel était intérêt de faire du mal au autres ? Pour le seul plaisir de les voir souffrir ? Qu'est-ce que ça permettait d'achever ? Il arrivait à Amadeus de recourir à la violence pour arriver à ses fins mais jamais dans le seul but de voir l'autre souffrir. Non il ne comprendrait jamais ces personnes là. Quoi qu'il en soit Amadeus se montra septique dans sa réponse à la jeune fille :

"Vraiment ? Tu es capable de m'affirmer que personne ne s'en prendra à moi ? Je ne nie pas que je sais me défendre mais ça ne signifie pas non plus que je suis invincible, je pourrais très bien tomber sur plus fort que moi. J'ai plutôt l'impression que tu essayes de te rassurer, j'imagine que tu n'as pas envie d'être la cause indirecte des persécutions d'un autre élève, tu as plutôt l'air d'une fille gentille."

Soudainement la jeune fille sembla s’inquiéter de l'état de santé d'Amadeus, elle lui prit la main, geste auquel il ne s'attendait pas n'ayant pas l'habitude des personnes tactiles, il ne se dégagea cela dit pas. Néanmoins il n'avait aucune envie d'aller à l'infirmerie il n'aimait pas l'endroit et ne faisait pas confiance aux docteurs, il se souvenait encore clairement du médecin qui l'avait soigné lui et sa sœur lorsque leur père allait trop loin et qui s'était bien gardé d'avertir qui que ce soit des sévices qu'ils subissaient. Après tout le silence était d'or n'est-ce pas ? Le sien n'avait pas été si cher à obtenir que ça au vu de la fortune conséquente de son paternel. Depuis Amadeus avait perdu toute confiance en le corps médical et puis il ne fallait pas oublier qu'il avait caché quelque chose au lycée et il craignait que des analyses médicales trop approfondies ne le révèlent. Il serra donc doucement la main de la jeune fille et la retint pour la forcer à s'arrêter. Il laissa passer quelques secondes puis lui sourit et parla d'une voix douce :

"Non, ce n'est pas la peine. Le choc n'a pas été assez violent pour justifier d'aller déranger l'infirmerie. Je vais bien ne t'inquiètes pas, j'ai juste eu quelques vertiges mais ce n'était que passager. Si je ne me sens pas bien dans quelques heures, j'irais à l'infirmerie promis."

Amadeus venait de mentir, il n'avait pas l'intention d'y aller quelque soit son état.