Encore ce rêve, ou peut-être plutôt un cauchemar vu la tournure des choses... Tu sombres dans un abîme où la lumière décline... Un anneau de lumière autour de ton doigt et l'air libre qui décline, tu descends de plus en plus bas dans cette robe blanche lourde de tissus, tu ne sais pas pourquoi tu sais que tu descends toujours plus vers le fond. Comment t'es-tu retrouvée à couler ainsi, tu pivotes avec difficulté la tête, tu remarques que tes ailes diaprées sont étendues de part et d'autre de ton dos, avec toujours autant de mal tu parviens finalement à toucher ta chevelure... Tes cornes, tu entrouvres la bouche des bulles d'air s'envole à une vitesse phénoménale vers la surface. Ta tête te bourdonnes, tes poumons se remplissent d'eau, tu n'arrives plus du tout à bouger, tu entends vaguement des cris tu sens qu'on t'agrippes pour remonter... Mais il est trop tard... Tu fermes tes yeux brûlés par l'eau salée... Plus un son ne te parviens, tu n'as plus conscience de rien... Noir...

Tu te réveilles en sursaute retenant un cri de frayeur... POURQUOI ?! Pourquoi ! Mais pourquoi tu voyais ça ! Un anneau de lumière, une robe blanche n'est-ce pas là le théâtre de ta mort lors du jour qui est censé être le plus beau de toute ton existence... Tu gémis, c'est pas les bras de Yuya qui t'ont rattrapé avant que tu sombres, c'était les bras d'un vampire... C'était ses bras... Tu gémis de nouveau faiblement, tu te souviens maintenant... Une bribe de souvenir, il t'avait demandé en mariage, tu l'avais accepté et ta vraie nature c'était dévoilée par manque d'énergie... Tu te lèves précipitamment sans réveiller Yuya... Le réveil affichait tout juste neuf heures. Tu enfiles une tenue simple et prends tes patins, t'enfuyant presque de la chambre. Tu dévales les escaliers presque quatre à quatre bousculant une ou deux élèves matinales et te rues hors du lycée. Tu cours littéralement à travers Merveille. De bon matin peu de gens arpentent les rues, ce n'est pas ce qui va te déplaire.

Les larmes roulaient à présent librement sur tes joues, tu accéléras le rythme de ta course en laissant apparaître tes attributs de Succube. La patinoire, ton refuge depuis que tu es petite tu le sens, dès que ça allait mal tu allais à la patinoire, tu as en est plus convaincue que jamais. Personne à l'entrée, il n'y avait pas non plus quelqu'un à l'intérieur en train de patiner. Tu as la glace pour toi seule. Tu paies ton entrée auprès du guichetier encore à moitié endormi, lui donnes un disque et poses ta veste en fausse fourrure blanche sur le bord enfilant tes patins tu vas sur la glace, la musique que tu as donné démarres et tu te défoules littéralement sur la glace enchaînant de multiples arabesques dont tes patins laissent traces sur la surface, tu n'as pas froid, tu n'es pas constituée de façon à connaître cette sensation, tes immenses ailes diaprées s'étendent alors que tu tournes sur toi même, les larmes ne cessent de couler alors tu continus, il faut que tu oublies ces soucis et surtout cet horrible cauchemar...