Esmée tchéqua nerveusement ses sms. Elle avait acqui il y a quelques années un vieux téléphone pour pouvoir correspondre avec ses amies. Aujourd'hui, elle lu rapidement ses dernières conversations. Maman, Asmodé... les derniers messages dataient d'il y a quelques jours. Puis, ses yeux se posèrent sur le nom d'Alexy. Dix jours ! Son dernier message datait de dix jours ! Comment avait-elle fait pour ne pas s'en apercevoir avant ? Certe, elle savait que parfois, il ne pouvait tout bonnement pas lui répondre. Mais là c'était trop long. Elle pianota rapidement sur les touches et lui envoya un petit message. « Alexy j'ai pas de nouvelle ! Tu vas bien ? Je passe chez toi alors ? Comme d'habitude ? »

Elle attendit une réponse. Rien. Peut-être dormait-il encore ou alors était-il chez une conquête... Elle patienta en faisant un peu de ménage dans son appartement. Quand elle eut fini deux heures plus tard, elle n'avait toujours pas eut de réponse. Sans plus réfléchir elle envoya un second message plus expeditif. « Pas de nouvelle, je suis inquiète, j'arrive. » Esmée enfila une veste et prit ses clefs. Elle sortit de chez elle et se dirigea d'un bon pas vers la boite de nuit. Elle regardait sans cesse son portable en espérant avoir un sms. Dix jours sans nouvelles c'était beaucoup trop même pour lui. Elle marchait d'un bon pas en saluant les personnes qui étaient dans la rue. Elle cru reconnaître quelqu'un mais ne s’arrêta pas.  

Arrivée devant la boite, Esmée grimpa jusqu'à l'appartement de son ami. Vivement, elle toqua plusieurs fois à la porte. Il y avait un peu de bruit à l'intérieur alors il était forcément là. Si il l'avait délibérément ignoré, il allait en prendre pour son grade. Elle prit une grande inspiration avant de toquer plus énergiquement.

« Alexy ! Ouvres moi ! Je sais que t'es là j'entends du bruit ! Aller vient ouvrir ! »

Elle n'avait même pas envisagé qu'il puisse y avoir un potentiel petit ami. Bref, dans son inquiétude et sa colère elle lui en voulait de ne pas lui avoir donné de nouvelle.

Alors qu'elle continuait de frapper à la porte, des bruits de pas résonnait jusqu'à elle. Si c'était Alexy qui venait, elle le trouvait bien gonflé d'avoir attendu tout ce temps. Cela faisait bien deux minutes qu'elle attendait... Bon c'est vrai ce n'est pas énorme. Elle s’apprêtait à disputer son ami mais ce n'est pas lui qu'elle vit dans l'encadrement de la porte. John ? Pourquoi ? Elle songeait qu'ils avaient certainement du faire la fête une bonne partie de la nuit et que maintenant il était le seul debout. Ce qu'il lui dit ne lui plu pas du tout. Elle était là pour le voir coûte que coûte. Il n'avait pas donner signe de vie, et elle comptait bien lui faire remarquer.

« Bonjour John ! Oui je suis venue le voir ! J'ai une de ses envies de lui botter les fesses ! Pourquoi il est pas disponible ? Il a trop bu encore une fois ? Il est occupé avec quelqu'un ? »

Elle était légèrement agressive mais c'était surtout de l'énervement, elle n'avait rien contre John. Elle soupira et recula d'un pas à défaut de pouvoir entrer. Elle avait plusieurs fois rebroussé chemin alors qu'il était en bonne compagnie, ou même parce que John le lui demandait comme ça à la porte. Il n'était jamais méchant mais très souvent sec. Esmée savait que le train de vie d'Alexy était quelque peu mouvementé. Elle avait toujours respecter ça. Alors, elle s’apprêta à rentrer chez elle, mais elle leva son regard à nouveau sur l'associé de son ami pour une dernière question.

« Vous êtes sur que je ne peux pas le voir ? Si je n'entre pas maintenant je viendrais faire un scandale en bas cette nuit ! »

Évidement, c'était faux, elle ne ferait jamais ça et John le savait sûrement. Esmée n'avait jamais beaucoup discuter avec lui, et même si elle le trouvait sympathique, il y avait un petit truc qui l'agaçait. Il était parfois sec, comme si ses conseils ou ses ordres n'étaient pas à contester. Il n'était tout de même pas médecin ! Elle le regarda avec un peu d'espoir.

Esmée eut un petit sourire de victoire quand John capitula. Mais son sourire s'effaça aussi vite qu'il était apparu car l'ami d'Alexy lui tendit une trousse à pharmacie. Qu'est ce qu'il avait ? Enfin pourquoi lui donner ça ? Elle le regarda partir en se posant plusieurs question.. Alexy c'était battu ? Ou était malade ? Blessé ? Elle fronça des sourcils et se dirigea doucement vers la chambre de son ami. Arrivée au pas de la porte elle entendit la voix d'Alexy lui parvenir de la salle de bain. Elle eut un sourire quand elle compris qu'il la confondait avec John et s'approcha de la pièce.

« Hélas non, on ne batifolais pas ! Et je ne suis pas John ! Il m'a donné une trousse à pharmacie pourquoi ? Tu as eu des problèmes ? »

Elle poussa doucement la porte et constata avec soulagement qu'il n'était pas nu. Se glissant donc à l'intérieur, elle remarqua le sang dans l'evier, sur ses mains et sa joue. L'egyptienne resta muete de stupéfaxion pendant quelques longues secondes. Puis comme reconnecter, elle cligna des yeux et s'approcha un peu plus. Elle posa une main sur son épaule.

« Qu'est ce qu'il s'est passé ? Tu... comment tu as fais ça ? »

Ses mains tremblaient un peu alors qu'elle ouvrait la trousse. Fébrillement elle farfouilla dans le sac sans vraiment savoir quoi chercher. Elle sortie des compresses et ce qui devait être de l'alcool. Ses yeux voyageaient de la plaie à la trousse en passant par le regard d'Alexy.

« C'est pour ça qu'il m'a donné ça... et qu'il m'a dit t'avoir passé une soufflante... Qu'est ce qu'il s'est passé Alexy ? »

Esmée avait les mains qui tremblaient,.Quand celle d'Alexy les pris dans les siennes, son regard doux et sa voix calme, la jeune femme se calma un peu. Elle s'était beaucoup inquiété et le voir dans cet état l'avait complètement déstabilisé. Elle l'écouta docilement et se retrouva contre son torse, dans ses bras. Il avait peur de lui dire quelque choses sur lui. Peur qu'elle parte. Depuis qu'elle avait choisi de venir ici, elle en avait vu de drôle de chose, alors pourquoi pensait-il ça ? Elle leva les yeux vers lui alors qu'il commençait à s'écarter d'elle.

L’égyptienne le suivit dans le salon et opina de la tête à sa demande. Elle attrapa de quoi le désinfecter et imbiba la compresse avant de venir prêt de lui pour le nettoyer. Il commença à parler. Sans s'arrêter, il lui expliquait qu'il avait des crises et que généralement il ne se souvenait pas de ce qu'il faisait.  Bipolaire. Le mot était lâcher. Esmée ne connaissait cette maladie que de nom et encore, c'était à une autre époque, lorsqu'elle vivait encore en Egypte. Etait-ce aussi dangeureux qu'il le disait ? A ce souvenir c'est vrai que John l'avait souvent éconduite pour ne pas qu'elle le voit. En général, elle ne l'avait jamais vu comme ça et donc peut-être que si elle restait son ami tout en suivant les indications de John il n'y avait peut-être que très peu de risque ?

« Je vois... enfin... non, je ne connais pas cette maladie.. Ce que je comprend c'est que lors d'une crise tu deviendrais violent ? C'est ça ? Et John te contient ? »

Elle continuait de le soigner doucement en fronçant des sourcils. L'alcool devait piquer un peu mais la jeune femme ne s'en préocupait pas. Elle était perdu dans sa réfléction.

« Je ne peux pas fuir, et surtout je ne veux pas. Nous somme ami... je ne t'ai jamais vu en crise, grace à quoi ? À qui ? John ? Peut-être. Si jusqu'ici il n'y a eut aucun accident peut-être qu'il n'y en aura pas plus plus tard non ? »

Elle essayait de garder le peu de calme qu'elle avait réussi a réunir au fond d'elle même. Elle ne connaissait pas la maladie alors elle devait sans doute la minimaliser un peu.

Esmée l'écoutait. Atentive et calme, elle ne cessait de l'écouter en soignant sa plaie. Dans son explication, il lui disait qu'il était violent et susecptible dans ses crises, et qu'une dose simple ne suffisait pas. John devait lui administrer un tranquilisant très puissant pour réduire ses allées venues. Elle se mordit un peu la lèvre en comprennant que cette maladie devait pas mal l'handicaper.

Il lui expliquait et lui confirmait que John était en partie, en très grande partie responsable des éloignements régulier entre les deux amis. Pour soigner l'un et protéger l'autre. Elle pinça les lèvres. Elle aussi tenait beaucoup à lui. C'était une personne à qui elle s'était attaché tellement vite. Elle n'eut pas le temps de parler qu'il avait embrasser ses doigts. Un sourire échangé et en quelques mouvements, il l'avait pris dans ses bras.

"Oublier non, je vais surment avoir plein de question quand j'aurai déjà assimilé tout cela..."

Elle marqua une petit pause avant de lever les yeux vers son visage. Un sourire, toujours un sourire. Un sourire auquel elle n'arrivait jamais a déroger. Elle sourit alors, a son tour et se détacha de ses bras.

"On peut se commander à manger oui ! Ce serait pas mal ! hum, cela fait un moment que l'on a pas fait une journée à rien faire... Pizza cela te dirait ? On peut toujours... ha non, on va peut-être pas sortir.."

Elle rangea la trousse médical et alla jeter les compresses usagés.