Toykatu avait enfin trouvé l'étage de sa chambre, la n°2, il avait emprunté les escaliers pour arriver jusqu'ici, lui qui se demandait comment grimper là-haut sans ses ailes, il fût agréablement séduit par cette invention : l'escalier.

Il avança en regardant ce qui ressemblait à des portes du moins, de l'idée de ce qu'il faisait d'une porte. Si l'ange n'avait pas été employé au Centre des Objets Apparus, jamais il n'aurait pu voler des livres de vocabulaire pour enfants avec les premiers mots qu'on apprend aux bébés, comme les animaux, les objets basiques de la vie de tous leurs jours qu'on accorde aux illustrations simplifiés.

Le déchu lisait les écriteaux sur les murs

* Ascenseur, tient ! C'est marrant la porte du rez-de-chaussée avait le même écriteau, les deux salles doivent communiquer entre elles, en plus elles sont métalliques. *

Oui, Toykatu ne connaissait pas les ascenseurs, pourquoi faire quand on a des ailes ? Il continua à avancer en regardant sur sa gauche, les chambres 1, 3, 5, 7, 9 en impairs jusqu'au n°19. C'est en jetant son regard sur la porte en face, la n°20 qu'il comprit l’organisation des salles

* Est-ce que « ascenseur » est considéré comme un chiffre pair ?*

Il se tapa tout le chemin en sens inverse et s'arrêta devant la porte n°2, celle à côté de l'élévateur. Il fit un geste de la main et s'avança vers ladite porte.

*...*

Le jeune-homme recula en jetant un regard méprisant sur la porte, s'avança à nouveau

*......*

Recommença l'opération une fois de plus et se mis à bouger devant la porte comme s'il essayait de se faire remarquer par la planche en bois qui obstruait visiblement son chemin. Rien, la porte fit mine de ne rien avoir vu. Le casque sur les oreilles il laissa échapper une phrase qu'il pensait avoir marmonné doucement.

"Mince elle doit être en panne"

Il continua de faire des gestes désespérés devant la pauvre porte ne pouvant point répondre à sa requête. Il était persuadé que toutes ses compatriotes fonctionnaient comme celle du bus, si aimable, on s'avance, on fait coucou comme l'avait fait chaque passager à chaque arrêt et elle vous cède le passage dans un soupir charmeur d’air sous pression, alors pourquoi ici ça ne marchait pas. Il enleva son casque, peut-être que la porte estimait qu’il lui manquait de respect en lui demandant de s'ouvrir, comme ça, nonchalamment la musique à fond. L'avait-il vexé ?

Non non, c'était juste une porte.

C'est alors qu'il remarqua une fille qui la regardait, peut être depuis plusieurs minutes déjà, il ne l’avait pas remarqué, trop concentré à négocier avec cet être capricieux. Il fit alors un geste de main à la demoiselle et ce posa une question non existentiel par la même occasion.

* est-ce qu'il y a une différence entre un coucou à quelqu'un et un coucou pour ouvrir une porte ?*

Ryo était de bonne humeur, Elle avait bien mangé et bien dormi ! Pour s'occuper, elle avait donc décidée de se promener. Dehors, il y avait foule ! tout le monde profitais du beau temps pendent qu'il était encore là. Les couloirs eux, étaient toujours frais vides et calmes, il y avait pas un chat. Pour la jeune fille le choix était vite fait : Aujourd’hui, on allait profiter de la fraîcheur et qui sait... peut-être croiser des personnes intéressantes.

Elle flânait donc dans les couloirs en chantonnant. La capuche sur la tête, les mains dans les poches, elle se déplaçait d'une démarche souple tout se balançant sur elle même de manière aléatoire: visiblement cela avait l'air de l'amuser.

"J'ai un joli petit lot de noix d'cocoo ♫~bidabidii bidabidaaaw~qui se suivent comme des numéros ~♪"

Elle arrivait au niveau des dortoirs. Elle tournais un coup à gauche, puis un coup à droite. Elle arriva dans un couloir: plus loin, un jeune homme se tenais debout devant une porte. Il semblait la défier du regard, comme si celle ci allait lui répondre. Il s’avançait et reculai devant la porte et se mit à faire des signes étranges. Ryo regardait l'individu, fascinée !
Elle s'attendait à un tour de magie ou autre tour de passe passe. Mais cela commençait à faire quatre bonnes minutes qu'elle le regardait et rien ne se passait. Il avait bel et bien l'air de se chamailler avec la porte.

Soudain, le jeune homme se retourna et regardait Ryo et lui fit un geste de la main. La jeune fille fit de même : elle leva la main, et le regarda en penchant la tête toujours en le fixant de ses grands yeux violets.

"Dis moi...Tu essayes d'invoquer quoi comme créatures ? J'ai vu ça dans un film dans une télé une fois !"

" Euh, non, j'essaie juste d'ouvrir la porte."

Il avait beau se dandiner, la défier du regard, s'énerver tout seul : la vilaine porte avait décider de lui tenir tête. Elle avait l'air de trouver ça distrayant que quelqu'un lui prête autant d'attention. En tout cas, cette scène de ménage avait l'air de distraire Ryo. Comment c'était possible : na pas savoir ouvrir une porte ! Il devait venir d'un endroit vachement loin et bizarre... Même Ryo savait comment faire, elle qui pourtant ne connais pas grand chose! Le jeune homme désigna la porte, complètement dépassé par l’événement:

" Elle ne veut pas s'ouvrir, je ne comprends pas pourquoi "

Faut croire que si...des gens comme ça existaient ! Et c'était drôle à voir! Ryo le regardais avec ses grands yeux et s'approcha de la porte , se mit face à elle en croisant les bras. Elle la regarda en penchant la tête et se tourna vers le garçon.

"T'as essayé de tourner la poignée ?"

Le jeune homme la regardait avec un air d'ahurit, se demandant quel était ce nom d'animal.  Il n'avait pas l'air de comprendre ce que signifiait le mot "poignée", à croire que sa maison était entièrement automatisée. Ryo se mit devant la porte , retroussa légèrement ses manches et agiteas ses doigts pour les échauffer. Elle tourna la tête ver le garçon

"Ouvres tes yeux et observe!"

Elle fit un pas en direction de la porte , leva la main et l'abaissa subitement sur la poignée de ladite porte. Elle inspira un grand coup et tourna délicatement la poignée. Rien à faire, elle était fermée à clef. Ryo très déçue de son échec , recula d'un pas et leva la jambe sans réfliéchir et l'abaissa sauvagement, infligeant à l'entêtée de porte une rotation kick balayette. La porte s'ouvrit...enfin se cassa en deux morceaux. Elle se tourna en face du garçon, plutôt fière de sa revanche:

"Voilà !"