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Psychology

Je suis née sabre, et quelque soit mon apparence ou mon degré de conscience, je reste un sabre : froide et implacable.
Je connais le goût du sang, sans ressentir ni dégoût ni bonheur à son évocation.
Ces dernières années, je les ai passées à perfectionner les mouvements d'arts martiaux dont je me souvient, ceux que faisaient les soldats du général. Je suis une arme, je ne sais rien faire d'autre que combattre.
Il fut un temps où rien n'existait d'autre que la volonté de mon utilisateur, mon maître, mais de maître je n'ai plus. Alors que faire de ma vie ? Je n'ai aucun but. J'ai été créée pour servir, pas pour penser, je ne suis pas supposée avoir de volonté.
Voilà ce que je suis, une faible créature perdue, incapable de se diriger et de diriger sa vie par elle même. Pourquoi suis-je venue dans cette école ? Pour trouver un maître ? Pour apprendre à être moi-même mon propre maître ? Je l'ignore.

Appearance

Sous ma forme de sabre, je suis aussi sobre que possible, avec pour seule décoration un dragon gravé dans ma lame. Mon manche et mon fourreau sont noirs, unis. C'est sans doute de là que vient mon humaine apparence monochrome,
En effet, mes cheveux comme mes yeux sont noirs de jais, et ma peau est très blanche. Mon apparence humaine est plutôt banale, le type asiatique classique, un peu plus grande que la moyenne peut être, bien que je ne me sois jamais mesurée et plutôt mince, voir maigre.
Il n'y a rien de particulier à dire au niveau du visage, je ne suis ni laide ni belle. Une bouche et un nez fin, trop sans doute, des yeux un peu moins bridés que la moyenne des japonnais, des pommettes hautes, un visage fin. Mes cheveux sont lisses et noirs, et arrivent à ma taille.
Lorsque je dis un peu plus grande que la moyenne, il ne faut pas oublié que la moyenne japonaise est relativement basse : je ne pense pas dépasser le mètre soixante, bien que je ne me sois jamais mesurée.
Mon seul signe distinctif est que le dragon gravé dans le métal est resté sur mon corps humain, sous la forme d'une fine cicatrice dans mon dos.

Storyline

Aussi étrange que cela puisse paraître, je me rappelle très bien de ma vie en temps que sabre. Sans esprit ne veux pas dire sans mémoire, et chaque moment de ma vie c'est gravé dans mon corps de métal.
J'ai été forgée pour récompenser la promotion d'un jeune lieutenant de l'ancien empire du Japon, Korechika Anami. C'est lui qui m'a nommée Jun 順, "obéissante". A l'époque, et pendant encore de longues années, je n'ai servis que de décoration dans sa chambre et à son côté lors de quelques représentations officielles.
Mais avec le début de la seconde guerre mondiale, mon rôle a changé, et j'ai versé pour la première fois le sang d'un homme. De cette période, je n'ai souvenir que d'une énergie tumultueuse, de cris qui faisaient vibrer le métal de ma lame et de la poigne ferme du général Anami sur ma garde. C'était un homme noble, qui vivait encore selon les principes des anciens samurais. C'est sans doute pour cela que le 14 août 1945, après avoir signé la capitulation du Japon, après avoir réfusé la tentative de coup d'état que lui avaient proposé ses fidèles, il m'a plongé dans son ventre dans son dernier acte de fidélité à son empereur.
Sur le moment, je n'ai rien ressentit de particulier, je n'étais qu'un simple bout de métal après tout, mais aujourdh'ui, 70 ans après cet incident, j'en viens à regretté le général Anami, l'homme le plus brave et le plus droit qui m'a jamais tenue entre ses mains. C'est le sentiment le plus fort que je ressente.

Après la mort d'Anami, je n'ai plus vraiment servis. Je suis restée dans la famille jusqu'à ce que je fus donnée au musée Yushukan à Tokyo. Pendant cette période, j'étais comme assoupie : les années ont passé sans que je ne m'en rende compte. C'est paradoxal, que ça soit le début de ma vie qui soit le plus clair dans ma mémoire. La guerre. Oui, j'ai aimé la guerre. C'est la période pendant laquelle j'ai le plus "vécu".

Et, un jour, il y a 8 ans, je me suis réveillée en me rendant compte que "j'étais", que je pouvais raisonner. J'ai pris conscience de mon existence, et de ma captivité.
Je suis restée encore une année dans ce musée, à rêver de ma vie passée au côté du général. A mes côtés se trouvait son uniforme encore tâché de sang, et la dernière lettre qu'il a écrit avant que je ne le tue. Pendant cette période, ma perception de ce qui m'entourait c'est affinée, je percevais les humains qui s'agitaient autour de moi, leur énergie. Il y en avait un particulièrement, un gardien de nuit, que je sentais plein de haine et de soif de sang. Nuit après nuit, quand il passait près de moi, je le sentais de plus en plus tenté, et je faisais grandir cette tentation, je lui montrais des images de sang, de guerre, jusqu'à ce qu'il se saisisse de moi pour accomplir son oeuvre.
Au moment où il m'a saisit, j'ai ressentit toute la haine de cet homme, envers la femme qui le trompait, envers ses enfants ingrats, envers sa vie qui ne lui rendait pas justice. Ressentie mais non partagée. Cet homme n'avait aucun honneur, si loin de la grandeur du général. Je l'ai immédiatement méprisé, mais je voyais en lui le moyen de retrouvé une vie, enfin. Je lui ai donné la force de mené son acte à bien. Il m'a plongé dans les entrailles de sa femme et de son amant, surpris pendant l'acte, avant de décapiter ses deux enfants et de s'enfuir, me laissant gisante dans une mare de sang. Je ne savais pas ce qui allait m'arrivé, mais je ne comptais pas rester là, alors, pour la première fois je me suis levée sous une forme humaine, et je sortie de l'appartement.

J'étais enfin libre de mes mouvements, mais je ne connaissais rien du monde moderne. Alors j'ai erré, longuement, sans but, dans les rues d'une grande ville dont j'ai appris après qu'elle s'appelait Tokyo, jusqu'à me trouver face à un groupe d'hommes saouls. A leur regard, j'ai compris ce qu'ils attendaient de moi. Je me rappelais des cris des jeunes chinoises pendant la guerre. Ils m'avaient pris pour une étudiante, car je m'étais vêtue avec les habits de la jeune fille que j'avais tué dans l'appartement. Juste une lycéenne sans défense. Ils avaient tord. Je me rappelais très clairement des mouvements qu'utilisaient les soldats de l'armée. Mais ça ne suffisait pas. Ils étaient trop nombreux, et deux d'entre eux avaient un couteau. Quelle ironie. J'étais moi même une arme, mais j'étais désarmée. J'aurais pu reprendre ma forme de sabre, auquel cas ils n'auraient rien pu me faire. Mais l'un d'entre eux aurait pu se saisir de moi et me mettre sous clef encore une fois. Je ne pouvais l'accepter. Aucun de ces hommes n'avaient l'honneur du général. Ma résistance, et le fait que j'avais assommé trois d'entre eux, n'avait fait que renforcé l’excitation des autres. L'un d'eux a fini par m'attraper par derrière, et les hommes restant m'ont immobilisée. J'ai compris cette nuit là la cruauté des humains.

Des années durant, j'ai erré loin des hommes, dans les montagnes. J'ai appris à reconnaître la faim et le froid, bien que je n'ai jamais réellement eu besoin de me sustenter. Je me suis estimée heureuse, même si je regrettais toujours la grandeur du général Anami.

Un jour, un oiseau sombre est apparu devant moi avec une lettre venue d'une certaine académie yokai.

Pourquoi suis-je venue ? Je l'ignore moi même, mais mon temps d'errance est révolu.

Behind the screen