Trois ans déjà que l'humain avait posé ses valises dans cette chambre du pensionnat Yokai. Cette routine qui s'était installé dès le premier jour, et dans laquelle le jeune adulte s'était naturellement habitué était sur le point de changer.
Aujourd'hui, Etienne range ses affaires dans le bagage qui ne semble pas avoir prit la poussière. Il ne compte pas annoncer ce changement de chambre à son colocataire, étant donné qu'il n'en a plus depuis quelques mois déjà. Agacé par ce geste de bonté extrême venu de l'administration, le mage peste bruyamment en finissant de passer un dernier coup de balai dans la pièce. Le dortoir devenu individuel lui allait parfaitement, mais non, il fallait que des incapables le fasse changer de chambre. En cette fin d'après-midi, le brun laisse un soupir exaspéré échapper de ses lèvres. Fermant la porte d'un geste las, il traverse les couloirs vides du pensionnat sans faire trop de bruit. Les cours ne finissent que dans une vingtaine de minute pour une grande partie des étudiants, alors autant s'y prendre à l'avance pour éviter de croiser cette foule de gamin attardés.
Arrivé devant la chambre, il sort la clé que lui a passé le concierge un peu plus tôt, puis ouvre la porte en annonçant poliment son entrée dans le nouveau dortoir. Mh Pas de réponse. Il n'y a personne. Fermant l'accès derrière lui, l'humain s'avance, traverse les différentes pièces de son "foyer" avant de déposer sa valise dans un coin libre de la chambre en désordre. Et ce désordre, agace grandement Duchamp qui, maniaque, supporte mal l'idée de dormir dans un bazar pareil.
Par réflexe, il commence à ramasser la première chose qui se trouve sous ses pieds pour aller la ranger. Le torchon en main, Etienne fronce rapidement les sourcils.
"Un...magazine porno."
Avant de jeter la revue loin derrière lui. Quelles genres de personnes se trouvent ici ? Il ne veut pas savoir et s'attend même au pire. Mais plus important, il ne va certainement pas nettoyer le dortoir à leur place. Ah ça non, il est bien trop fier pour s'abaisser à faire la sale besogneuse autres.
Enlevant ses chaussures, puis sortant une serviette propre de son bagage, l'adolescent relativement calme se dirige vers la salle de bain, qu'il ferme à clé une fois dedans. Une bonne douche chaude devrait amplement l'aider à trouver la patience nécessaire pour supporter ses futurs colocataires. La serviette enroulée autour de la taille, et sa précieuse écharpe autour du cou, il sort de la pièce quelques minutes plus tard. Et là. surprise, et Dieu sait que l'adulte haït les surprises.
"Oh."
Se retrouvant nez à nez avec à ce qui s'apparente à une jeune fille (sait-on jamais), il haussa légèrement les sourcils. Une nouvelle connaissance hein ? Espérons qu'elle ne soit pas aussi stupide que la plupart des autres élèves à jupe, se dit le brun en son fort intérieur.