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My mind is strange... Very strange

Alors... Par où commencer ? La première chose que vous devez savoir c'est que j'ai un penchant très prononcé pour, la résine de bambou blanc. Je ne sais absolument pas si ca marche avec les autres, mais en tous cas ca a des effets très prononcé sur ma personne. Les joins à la résine me provoque un sentiment de plénitude divin et aussi de profondes hallucinations... J'ai finis par le comprendre en voyant le visage d'un de mes potes se transformer en tête de lama. C'est à partir de ce jour là que la résine de bambou blanc est devenu ma drogue exclusive.
Mais je m'égard, le but de cette clause est de parler de mon esprit, de ma personnalité, de mon moi intérieur. Le problème principal c'est que vu que je plane 95% de mon temps, je suis un peu lent mentalement. Mais sans résine, je peux me montrer relativement intelligent, et parfois même rusé.
J'ai un sens de l'humour assez douteux et suis assez refermé sur moi même. D'autre part, j'apprécie beaucoup les gens qui ne jugent pas les autre au premier regard. Cependant, je ne supporte pas les brutes se servant de leurs poings et qui abusent de leur pouvoir pour faire souffrir leurs camarades. Messieurs les vampires, vous êtes avertis.
Pour attaquer un peu mes défauts, je dois me reconnaître quelque peu peureux quand il s'agit de la nuit. Oui j'ai peur du noir bon, on va pas en faire toute une histoire ! J'aime également beaucoup lorsque je ne suis pas défoncé parler de psychologie, aider les gens à régler leur problème, car ma vie est tellement morne et plate que je trouve plus intéressants d'aider les autre à mieux réussir la leur.
Je ne supporte pas les profs, quels qu'ils soient. Oui je sais c'est un cliché, oui je sais je ne connais pour l'instant aucun professeur de l'académie, mais vous autre vous avez tous un point commun : vous me demanderez de jeter mon joint en entrant dans votre cour, et cela je ne le vous permets pas !

I'm not very beautiful...

La première chose que vous remarquerez en me voyant sera sans aucun doute ma taille décevante, seulement 1m60, et l'idée que je ne suis en fait qu'un sac d'os sur patte vous effleurera également l'esprit. Le fait que je voute constamment les épaules n'améliorant absolument rien, je me suis résolu à accepter ma nature de gringalet moue. Mes muscles vous avertiront également, pour moi "Sport" rime avec "Mort". Je ne supporte pas cette discipline ce qui a des répercussions classiques sur mon physique, très peu d'endurance et une absence totale de pec'.
Sinon au niveau de visage vous risquez, en me voyant de dos, de confondre ma tête avec un pokémon velu. Car oui, ce ne sont pas des cheveux bruns désordonnés qui se sont décidés à pousser sur ma tête, c'est une armée d'épis totalement imperméable aux coups de peigne.
Oui j'ai un grand succès auprès de la gente féminine, vous vous en doutez bien. Ma nature lycanthropique, cependant, parvient à me donner une force légèrement supérieure à celle d'un homme d'âge mur en pleine santé, ce qui est vraiment un exploit de ma part. J'ai de lourdes cernes noirâtres sous les yeux malgré les heures que je passe à dormir (de jour comme de nuit) ce qui va relativement assez bien avez mes yeux sombres et globuleux. Pour le détail un peu plus glauque, j'ai le nombre 31 marqué au fer rouge sur la cuisse, vestige d'une mauvaise rencontre avec des vampire esclavagistes. Avant de porter cet uniforme ridicule qu'on m'a imposé en arrivant ici, qui soit dit en passant me donne l'aspect d'un pingouin, je portais un confortable t-shirt à manches longues blancs et un jean classique un peu abimé.
Bref, vous l'aurez compris, je suis le prince charment idéal pour ces dames.

Maintenant il est temps de parler de ma forme bestiale. Lorsque je me transforme, je prends l'apparence d'un grand loup blanc (bien plus grand et bien plus musclé que moi sous forme humaine soit dit en passant) dôtés de longs crocs et de grands yeux dorés brillants du même éclat que la pleine lune elle même. J'ai également des griffes relativement qu'il ne faudrait pas sous-estimer lors d'un combat. Mon pelage couleur de neige est assez touffu au niveau de la nuque (l'armée d'épis je vous dis...) et le nombre 31 se trouve invariablement sur ma cuisse gauche.

My history isn't very beautiful too...

Alors alors... Le plus difficile maintenant ! Sachez que j'aimerais pouvoir vous racontez mon enfance heureuse avec mes parents, mais que cela est honteusement impossible car ils sont morts dans un incendie dont je suis le seul rescapé alors que je venais d'atteindre mon troisième hiver.
Pour vous donner une idée, je suis né à Tokyo dans un appart' miteux que mon père avait réussi a acheter avec son salaire ridiculement bas. Vous vous doutez bien que notre famille ne pouvait tout simplement pas se rendre dans un hôpital pour mener un accouchement suivit par un médecin. Trois loups-garous dans un hôpital humain, ca ce serait très mal passer pour nous, d'autant plus que lorsque je fus enfin à l'air libre, j'arborais mon apparence bestiale, même si je n'étais qu'un ridicule petit louveteau. Bien sûr, cela , n'a pas durer car deux minutes plus tard je prenais pour la première fois forme humaine. J'avais la couleur de cheveux et les yeux de ma mère, mais jamais quasiment le visage de mon père. Bref, malgré notre pauvreté et les conditions déplorables de ma naissance, nous étions tout de même heureux. Je portais le prénom de mon grand-père maternel américain et je représentais fièrement le fils unique des Meigetsu.
Et puis, ce qui devait arriver arriva, comme à chaque fois que je frôle la capacité d'être heureux. Un homme en costard cravate vint me chercher et nous partîmes pour cette grotesque ville qu'est Los Angeles. L'homme me déposa chez mon oncle, Ivar Smith, le dernier membre de ma famille connue en vie. Jamais je n'oublierais le physique de cet homme qui m'a élevé avec cruauté et sadisme. Un crâne chauve lisse et brillant, une barbe pointue entretenue à la perfection, une odeur de tabac, de sang et d'alcool. Et ses yeux. Jamais je n'oublierais sa façon de me regarder avec les yeux noirs qu'il m'avait léguer. De la méchanceté, du dégoût, de l'irrespect... Et surtout une part colossale de haine. Durant toute mon enfance, j'ai du vivre avec ce regard en permanence, cette voix qui ressemblait à un crissement, cette éducation draconienne. Et brusquement, tout bascula la nuit de mes 14 ans. Toute la journée je m'étais sentis nerveux, malade, j'avais des bouffées de chaleurs infernales. Et lorsque mon oncle examina mon comportement, il m'annonça que cette nuit je l'accompagnerais dans la cave. Oui, hors contexte cela doit vous paraître fort étrange, mais non, je vous assure que cette nuit là j'ai bien conservé ma virginité.
Pour vous expliquer, chaque nuit de pleine lune mon oncle descendait dans cette maudite cave, et j'entendais pendant deux à trois heures ses cris de douleur. Vous vous doutez que le fait qu'il m'y convie ne me réjouisse pas. Cependant, en bon garçon obéissant et abruti de peur, je le suivis. Ce que je vis me glaça le sang. Mon oncle avait aménager deux grandes pièces séparées l'une de l'autre et à l'intérieur de chacune d'elles... De lourdes chaînes. Je n'en croyais pas mes yeux. J'ai regardé mon parent et il m'a dit de me déshabiller et de mettre mes vêtements dans le couloir. Je me suis demandé intérieurement si par hasard il n'était pas secrètement adepte d'une pratique sexuel très osée, mais je me suis abstenu. Il m'ordonna d'aller dans la salle de droite, ce que je fis bien naturellement. Il rentra derrière moi et m'enchaîna solidement au cou, aux deux poignets et aux deux jambes. Je ne comprenais pas.. Quand soudain il tira sur une chaîne à côté de lui et une plateforme se souleva au dessus de moi. La pleine lune baigna de toute sa clarté la pièce et je restais quelques instants à la regarder avant de voir mon bras se tordre brusquement indépendamment de ma volonté. J'hurlai de douleur comme jamais tandis que d'autres de mes os se brisaient un à un. Bientôt, les hurlements de mon oncle se joignirent aux miens, même s'ils durèrent moi longtemps. Après une heure de transformation, mon oncle avait atteint sa forme bestiale. C'était un grand loup noir aux yeux furibonds qui tentait de se libérer de ses chaînes, celles-ci bien encrées dans la pierre. Ma torture dura quatre heures, mais pour moi des jours s'étaient écoulés. Finalement, je perdis connaissance de la réalité lorsque mes yeux se mirent à me picoter et que mes dents se sont mis à s'allonger.
Je lendemain matin j'émettais une plainte laborieuse en tentant de me relever. J'avais l'étrange impression que mon corps tout entier était en feu. Je jetais un regard confus au reste de mon corps qui était recroquevillé au maximum, comme si j'avais voulu me protéger d'une volée de coups. Je ne sais pas combien de temps je suis resté là, à tenter de comprendre ce que cet astre maudit m'avait fait. J'avais changé, aussi bien physiquement que mentalement. Ma transformation m'avait apporté quelque chose que je n'aurais jamais cru possible. Le désir de me rebeller. Cette nuit de tourment m'avait inculquer le besoin féroce de devenir quelqu'un d'autre que ce à quoi j'étais réduis par l'autorité de mon oncle. Lorsque celui-ci approcha et me dit de sa voix râpeuse de m'occuper du petit déjeuner, je fis mine de lui obéir puis à la première occasion je m'échappai par la fenêtre. L'hypothèse d'affronter de front mon oncle était tout bonnement stupide, alors je préférais le gêner au maximum afin de trouver une solution. D'autant plus que sortir me donnait l'occasion de prendre l'air suite à cette pénible nuit.

Cette journée fût l'une des meilleurs de ma vie. Savourer l'interdit, le déguster, était un plaisir qui m'avait été refusé jusqu'ici, et j'adorais découvrir le monde en tant que fugitif. Cependant, alors que je marchais le long de la rue, je vis une belle jeune fille, d'environ mon âge, traverser le trottoir d'en face. Elle avait de longs cheveux blonds, un visage angélique, une peau bronzée, un corps parfait, et surtout de beaux yeux azur. Je m'arrêtai quelques instants pour l'admirer, pour admirer cette représentante de la gente féminine marcher adroitement dans la rue. C'était la première fille de mon âge que je croisais. Et elle était magnifique. Pourtant, un élément perturbateur vint stopper cette image de paix. C'était un adulte, au moins, vêtu de noir de la tête au pied, cagoulé, qui fixait avidement la jeune fille. Celui-ci avançait rapidement, et lorsque je vis le reflet de la lame du couteau qu'il venait de dégainer d'un pan de son manteau, je ne réfléchis pas. Je traversais vivement la route pour me placer derrière l'homme. Il se rapprochait dangereusement de l'inconnue, mais j'allais plus vite que lui désormais. Je l'ai vu lever sa lame et je me jetai en avant pour l'empêcher de terminer son coups. Celui-ci parut aussi surpris que la jeune fille qui avait entendu la lutte. Elle sauta d'un bond arrière tandis que je tenais fermement l'homme par le buste. Je ne me faisais pas de soucis, je savais que les loups-garous étaient plus forts que les humains, et c'est là que j'ai merdé. L'assassin m'envoya un violent coups de coude dans le torse qui me projeta trois mètres en arrière. Il retira furieusement sa capuche et arbora de grands yeux rouges terrifiant et de longs crocs. "Oh merde, ai-je pensé, un vampire.." Mon oncle m'avait parlé de ces maudites créatures de la nuit, qui envoûtaient leurs victimes et leur suçaient le sang. J'avais également retenu que leur race était rivale à la mienne. Je me relevai, prêt à engager une lutte, mais celle-ci n'eut pas besoin d'avoir lieu. Le vampire blêmit et tomba soudainement à la renverse, raide mort. La fille avait planté précisément un pieux de bois dans le dos de la créature. Je fus d'abord stupéfait par autant de force chez l'adolescente, puis abasourdi lorsque je compris qu'elle n'était pas étrangère au monde magique. Celle-ci me remercia poliment de mon aide et m'invita chez elle pour m'offrir quelque chose à boire, ce qui me parut encore plus bizarre. Celle-ci m'expliqua en route quelle et mon frère étaient des sorciers chasseurs de vampires, et quelle avait deviner ma nature lycanthropique grâce au tour de force réalisé précédemment.

Sachez que malgré la nature méprisable de mon oncle, j'ai toujours grandi dans le luxe. Celui-ci était gavé de pognon et donc j'ai grandis dans une superbe villa. Alors imaginez mon choc quand j'ai découvert que ma nouvelle camarade vivait dans une vieille caravane. La première chose qui m'est sauté aux yeux en rentrant dans le véhicule fût l'odeur. Une odeur âcre très spéciale flottait dans l'air, et j'ai tout de suite compris pour quoi. Au fond de la caravane se tenait un garçon de 17 ans, dreadlocks et vêtements assortis, un joint au bout des lèvres. Il a esquissé un sourire niait quand il m'a aperçu et m'a proposé de fumer un coups de sa "méga drogue Armageddon fois mille". Il m'a tendu un joint que j'ai porté à mes lèvres, et l'a allumer. Il est complexe de vous expliquer avec précision ce qui c'est passer à ma première bouffée de résine de bambou blanc. Un sentiment de plénitude ultime m'a envoyé, à un tel point que j'en suis tombé de ma chaise, et quand j'ai voulu regardé le visage de mon nouvel ami, celui-ci arborait la figure d'un lama.
Au moment où j'ai vu cette tête de lama, je me suis dis que ces deux personnes seraient ma famille désormais. Le frère s'appelait Bob, et la fille Mia.
Et c'est avec eux que j'ai vécu ma vie. Tous les matins je quittais la demeure de mon oncle, et le soir à mon retour celui-ci me battait pour se venger de l'absence de son esclave. Je m'en moquais. Ces escapades me rendaient heureux, mais évidemment, le bonheur ne s'attarde jamais trop sur moi, même si celui-ci m'a habité durant deux ans.
Si vous êtes bon en calcul et que vous êtes motivé, vous aurez compris qu'il c'est passer quelque chose à mes 16 ans. Je m'en souviens comme si c'était hier. On était en plein moi de décembre, et les fêtes de fins d'années approchaient à grand pas. Pour le coup, Bob et Mia avait préparer un grand coups contre une certaine association vampirique d'esclavagistes, enfin surtout Mia car Bob passait plus de temps défoncé que réellement réveillé. Je les avais regardé attaquer ces créatures de la nuit à maintes et maintes et reprise, mais cette fois-ci ils prévoyaient de lancer une attaque contre le grand patron de cette entreprise malfaisante.
Mia m'expliqua que les vampires capturaient des sorciers, des loups-garous, des anges, toutes sorte de créatures magiques, et les revendaient à des entreprises privées. Je trouvais ces actes abjectes et immoraux, mais ils devinrent bien pire lorsque je découvris qui était à la tête de ce réseau : Un riche pourri jusqu'à la moelle, j'ai nommé Ivar Smith.
Il est difficile de vous expliquer avec de simples mots ce que ce simple nom a déclenché en moi. De la colère bien évidemment, un sentiment de trahison à l'idée qu'il puisse vendre des individus de sa propre espèce, mais surtout (et j'en suis moi même le premier surpris) un intense sentiment de satisfaction. Depuis toutes ces années je n'avais pas trouvé de raison valable pour lui faire payer mon enfance. Il m'avait nourrit, élevé, et sans cet homme je ne serais pas devenu ce que je suis. Et là, j'apprenais qu'il était le chef d'un réseau de trafiquants d'esclaves. Je n'avais besoin de rien d'autre. Ma vengeance me tombait toute chaude dans la bouche, maintenant il fallait mastiquer un plan avant de pouvoir la savourer. J'ai demandé à faire partie du plan, et comme je m'y attendais ils ont refusés pour ma sécurité. Je me suis tus quelques instants et enfin ils ont dévoilés l'arme qui serait l'instrument de mon éclatante revanche contre mon oncle maléfique. C'était un pistolet classique, une arme de poing, cependant l'intérêt de cette arme se trouvait dans son chargeur. Douze balles en argent massif pur, un métal mortel pour les loups. Nouvelle preuve que le destin m'était favorable, ils voulaient attendre le levée du jour. Je saisis ma chance en volant l'arme chargée pendant qu'ils dormaient.

Oui, je sais que c'était un plan précipité, que j'aurais dû laisser mes amis professionnels s'en chargé, mais j'étais totalement grisé par l'idée de mettre fin aux jours de cet ordure. Je me glissai silencieusement dans la villa de mon oncle et le trouvai comme à son habitude au près de la cheminée, en train de lire son journal, une cigarette au bout des lèvres. Il s'apprêta à me crier dessus, puis remarqué mon arme braquée sur lui. Je m'attendais à ce qu'il crie grâce, qu'il se confonde en excuses, qu'il justifie ses actes, mais il se contenta de me rire au nez.

"-Toi, me tuer ? Me dit-il d'un air narquois. Je te pensais plus intelligent que ca, Jacob. Tu pensais qu'il te suffisait d'arriver comme ça, de me regarder dans mon beau fauteuil et d'utiliser toute la haine que tu as accumulée au fil des années pour te donner la force d'appuyer sur la détente ? Allons, mon cher neveux, si les choses étaient aussi facile, l'humanité se serait depuis bien longtemps déjà entretuer."

Même aujourd'hui, je ne comprends pas pourquoi mon doigt ne voulait pas s'activer. Les paroles d'Ivar se disséminaient comme un poison dans mes veines, un poison me paralysant de l'intérieur. Il tenta de s'approcher, mais je raffermie ma poigne sur l'arme.

"-Vous avez vendus nos frères aux quatre coins du monde. Et pas seulement eux. Des dizaines d'autres espèces. Comment avez-vous pus vendre des créatures comme nous ? Alors que les humains veulent déjà nous éliminer ?"

"-Ah ah, quelle ironie. Tu juges mes méthodes et mes décisions mais tout au long de ta vie tu as profité de celles-ci. Tu as grandis avec une cuillère en argent dans la bouche, et comme tout bon petit bourgeois en quête d'autonomie tu t'es tourné vers ceux qui sont tous sauf comme toi au sein de la société. Tu t'es tourné vers ces racailles de chasseurs, qui me gênent depuis un bon bout de temps. Ils t'auront sans doutes raconter des balivernes sur l'égalité des races, des ragots de hippies inutiles. Tu ne comprends pas encore Jacob. Nous, les lycans, sommes l'avenir du monde. Imagine notre puissance si grâce aux voix des anciens loups, nous arrivions à atteindre l'objectif de chaque loups-garous sur cette planète ? "

J'étais perplexe, intrigué, totalement démuni. Pourquoi me parlait-il de cela ? Pourquoi n'arrivais-je pas à tirer ? Devant mon silence, il poursuivit son discours.

"-Selon certains récits anciens que j'ai récolté au fil du temps, il semblerait que certains loups parvenaient à assimiler la force de la pleine lune. Leurs transformations lunaires étaient réduits à quelques minutes, les douleurs étaient atténuées, et en plus certains parvenaient à se transformer lorsqu'il le voulait, tout en maintenant le contrôle. Imagine de quoi nous serions capable si nous pouvions utiliser la force du loup qui nous habite et l'utiliser contre nos ennemis ? Cependant, ces prouesses ne sont pas atteignables pour le commun des loups-garous. Il faut que ledit lycan soit né sous le symbole de la lycanthropie, donc qu'il ait l'apparence du loup à la naissance."

Et c'est là que j'ai fais le lien. C'est comme-ci, avec ses mots empoisonnés, il avait ajouté la pièce manquante au puzzle de ma vie. Tout s'éclairait enfin. Et tout s'expliquait également.

"-Moi... Je suis né loup et j'ai pris ma forme humaine après. Vous le saviez. Ils vous l'ont dit, mes parents. J'étais votre butin, depuis tout ce temps. Un trophée. C'est pour ça que vous m'avez élever ainsi. Vous vouliez m'apprivoiser. Me contrôler, pour que le moment venu je mette la force du loup à votre service... Mais mes parents... Mon Dieu, qu'avez vous fait.. ?"

"-Ils refusaient, Jacob, répliqua-t-il, tandis que je sentais monté une rage furibonde en moi. Il s'opposaient à mon noble dessin, ils voulaient t'élever comme un humain. C'était un bien trop gros gâchis, je ne pouvais les laisser faire. J'ai envoyé l'un de mes vampires brûler la maison et fais en sorte que tu en réchappe. J'ai également éliminé les individus restants de notre misérable famille pour qu'il ne reste plus que toi et moi. Cependant, à ta première transformation tu t'es rebellé. Tu es devenu totalement incontrôlable, et tu t'es fais abrutir de drogue et de belles paroles. Aujourd'hui, je te laisse le choix. Rejoins moi, maintenant, et nous savourerons, ensemble, le pouvoir d'on tu as hérité. Nous pourrons relever la race des Lycans au titre qui le revient de droit : celle du dirigeant de la Terre, et nous, nous dominerons le monde."

"-Vous avez tué votre propre frère... Et sa femme... Vous avez détruit la vie de votre neveux... Tout ca par ce que vous êtes complétement fou. Je préfèrerais crevé que de suivre une ordure telle que vous. Sachez qu'aujourd'hui, vous payez pour vos crimes. Pour toutes les personnes que vous avez brisés pour votre folie. Aujourd'hui, je suis l'avatar de la Justice. Je suis votre bourreau."

"-Hélas, non petit louveteau, répliqua calmement mon oncle. Aujourd'hui n'est pas mon heure. Messieurs, à vous de jouer."

Avant même de pouvoir tirer, deux hommes (des vampires, selon leur force) m'attrapèrent par derrière et me firent lâcher l'arme. Il me paralysèrent au sol et Ivar soupira d'exaspération.

"-Messieurs, emmenez le à l'entrepôt. Je veux qu'il voit ses amis.. Mourir."

Un vampire me frappa violemment la tête, et je perdis connaissance, ayant pour seul compagnon ma haine et mon chagrin.

Je me réveillai dans un fourgon blindé, les enchaînés, entourés de plusieurs autres prisonniers. Ma tête me faisait souffrir le martyr et je ne comprenais pas ce qui ce passait. Tout se bousculait dans ma tête. Les questions, les angoisses, les hypothèses, tout. d'autant plus que le coup de crosse n'accélérait en rien mes facultés mentales. Soudain, la portière s'ouvrit et nous fûmes tirés, moi et les autres, hors du camions. Et c'est là que j'ai découvert dans quel merde extra spatiale je mettais fourré. Il y avait des cages à pertes de vues, empilés les unes sur les autres. Les camions circulaient sans cesses. Nous étions dans un gigantesque entrepôt, où des milliers de vampires travaillaient pour envoyer les esclaves là où il fallait. A coups de fouets, les gardes nous alignèrent et nous firent avancer l'un après l'autre. Nous nous dirigions vers une sorte de petit cabanon improvisé, et à chaque fois qu'un prisonnier y entrait, on entendait un atroce cri de douleur. c'est donc la peur au ventre qu'on me força à entrer. Un vampire m'examina quelques instants et dit "Loup". Un homme aussi gras que grand s'avança vers moi... avec une sorte de tisonnier. Je tentai de m'échapper mais mes chaînes me bloquèrent. Le tortionnaire me frappa au visage et sans me laisser le temps de me débattre, me marqua le chiffre "31" au fer rouge sur la cuisse. La douleur était insoutenable. Je crois que j'ai hurlé, mais j'avais bien trop mal pour m'écouter. Dès lors, on me guida sur une centaine de mètres docilement. J'étais totalement abruti de douleur, je ne parvenais pas à assimiler toutes les informations qui se bousculaient sous mes yeux. On me jeta dans une cage empestant la merde de chien et on me détacha à l'intérieur, estimant que je ne tenterais rien pour m'échapper vu que la pleine lune était déjà passée. Il me fallut une quinzaine de minutes pour  me reprendre en mains et réfléchir à un plan. Les barreaux de ma cage étaient rouillés et âgés, et je pensais qu'avec beaucoup de force, ils pourraient se tordre ou se briser. Cependant, la seule chose qui aurait pu me donner la force d'on j'avais besoin était déjà partie, j'étais donc abandonné à ma forme humaine.
Les esquisses de plans se bousculaient dans ma tête, et pourtant rien ne convenait. Je n'arrivais pas à trouver une solution. Après deux jours d'intenses recherches, je me résolus. Il était impossible de s'échapper d'ici. Mon oncle avait mis en place toutes les sécurités nécessaires. Tout était perdu. Je me recroquevillai dans un coin, enfouissant ma tête dans mes bras, sanglotant sur mon propre sort tel un enfant.

J'imagine que vous pensez que j'ai finalement été vendu à un homme, et que celui-ci m'a envoyé au lycée Yokai là où je suis actuellement. Après tout, que pourrait-il arriver d'autre à une pauvre mauviette pleurnicheuse ? Une seule chose. La promesse faîte par un oncle sans cœur.

Deux mois s'étaient écoulés depuis mon emprisonnement. Et j'avais passé ces deux mois à colmater comme un légume. Le sommeil ne me venait pas. La nourriture était fade et sans saveurs, et c'est alors qu'au comble du désespoir, une voix me ramena brutalement à la réalité.

"-Bobby ! BOBBY ! Non arrêtez laissez le !"

C'était la voix de Mia. Le bonheur ne m'avait peut être pas encore abandonné. Au moins, pourrais-je être aux côtés de mes amis dans cet enfer. Puis mon ravissement se mua en terreur. Bob avait été mis à genoux au milieu du sentier. Il avait un joint à la résine au bout des lèvres et la consommation de stupéfiant était irrévocablement interdite au sein de l'entrepôt. Un vampire lui mit un sac sur la tête et un autre, le chef de la garde Edgard Hooltown, dégaina son pistolet pour le coller contre le front de mon ami. J'ai crié, probablement en même temps que Mia, mais le bruit du coups de feu nous réduisit au silence tous les deux. Le cadavre de mon frère de cœur s'écroula au sol, et une partie de ma vie se brisa dans la chute par la même occasion. J'ai entendu Mia couvrir d'injures le garde, hurlant, frappant contre ses barreaux, sanglotant par la même occasion, alors que moi je restai là, les yeux écarquillés, regardant le corps de Bob, incapable d'assimiler le fait que je ne verrais plus jamais son sourire niais. Edgard aboya un ordre qui me ramena à la réalité :
"-Messieurs, pour vous prouvez que Monsieur Smith tient ses promesses, je vous offre en son nom la gamine. Je sais que vous n'avez rien eu à vous mettre sous la dent dans tous les sens du termes alors régalez cous !"

"-Non... Ai-je pensé... Non !"

Les vampires s'approchaient lentement de ma sœur, la bave aux lèvres, dégarnissant leurs crocs, ouvrant leur braguette. Tous ce qui avait tourné en moi depuis deux mois se déchaîna soudain. Je ne laisserais pas Mia se faire toucher par ces monstres. Non, Je ne la laisserais pas ! Et d'un coup, tout retomba. Mon corps fût parcouru d'un frisson, et je sentis mon cœur s'accélérer, tambouriner beaucoup plus violemment dans ma poitrine. Je commençai à haleter, et j'entendis un CRAC venant de ma jambe, ce brisement très caractéristique qui se produit lors de mes transformations. Ne comprenant pas, je me trainai à une flaque d'eau proche pour regarder. J'étais en train de me transformer. Ivar disait vrai. J'aperçu mon reflet à la surface de l'eau et vis mes cheveux blanchir d'un coup, mes dents s'allonger et mes yeux prendre une étrange couloir or brillante. Dès lors, tous mon corps se mit à craquer, m'arrachant de terribles cris de douleurs. Comme une bête, je me jetai violemment contre les barreaux, et ceux-ci finirent soudain par céder. Je sortis en trombe de ma cage et dans un hurlement de douleur qui se transforma en cri bestiale, je pris ma forme lycanne.
Cependant, Ivar avait eu tord. Où du moins pas totalement. Ce qu'il pensait être "le contrôle" était en réalité une vaste farce. Je voyais rouge. De temps à autres je perdais connaissances, et de temps à autres  je voyais au travers de mes yeux comme au travers de ceux d'une autre personne. Je me voyais attaquer les vampires, arracher la gorge au tourmenteur, mais tout changeait trop vite. C'est comme si j'étais pris dans un gigantesque étau, rendant tous mouvements impossibles.
Après des heures et des heures, je repris enfin forme humaine. J'étais entièrement maculé de sang, et personne n'avait survécu. Des cadavres. Et des cadavres à perte de vues. Mon corps me brulaient, j'avais mal partout, et pourtant je criais un nom.

"-Mia ! Mia !"

J'aurais préféré ne jamais la retrouver. Ou plutôt, ne jamais retrouver ce qu'il en restait. J'avais planté si profondément mes crocs dans sa chair que sa tête s'était détacher de ses épaules.  Et ainsi, l'autre partie de ma vie se brisa. J'étais totalement ravagé, brisé. Je suis mort ce jour là. Jacob Meigetsu avait succombé dans le carnage, comme tous les autres. Je n'étais plus qu'un tas de chairs avec des os  et des organes. Mentalement, j'étais détruit. Et pourtant, un nom s'insinua doucement dans mon esprit...

"-Ivar... Ivar..."

Oui. Il ne restait que lui. De ma vie, de ce que j'avais connu, il ne restait que le dernier membre de ma famille maudite. Alors je me suis levé et me suis dirigé vers les caisses d'effets personnels. J'ai finis par retrouvé mes vêtements et dans un coffre d'armes, le pistolet à balles d'argent. Heureusement, ces abrutis de vampires ne l'avaient pas décharger. Puis, j'empruntai un pick-up abandonné pour rejoindre la villa Smith. Comme je m'y attendais, il n'avait pas prévu ma fuite. Erreur fatale. J'entrai dans le manoir l'arme au poing. résigné. Je cherchai silencieusement dans la maison et je le trouvais en train de se tailler  la barbe dans sa salle de bain, vêtu seulement d'une serviette autour de la taille. Je m'avançai vers lui, braquant mon arme, et lui dit d'une voix rauque :

"-Bonsoir, mon oncle."

Celui-ci se retourna et équarquilla les yeux de peur : Je lui tirai une balle dans la jambe pour l'empêcher de s'enfuir. Il tomba à terre, hurlant de douleur. Et c'est ainsi qu'il se mit à me supplier :

"-Non ! Non ! Pitié Jacob, ne fais pas ça ! N'oublies pas ce que je t'ai dis, sur la domination du monde, nous pouvons glorifier notre race ! Jacob... Mon garçon... Tu n'es tout de même pas un assassin ?"

Je me contentai de coller le canon de mon arme sur le front de mon oncle et de lui répondre :

"-Il semblerait que ce soit de famille."

BANG ! Ivar Smith s'écroula au sol, raide mort, et par la même occasion tous le mal qu'il avait perpétré fût venger.
Moi ? J'ai fais mes valises. Je voulais faire un retour aux origines. De toutes évidences, il n'y avait plus rien pour moi à Los Angeles, et je souhaitais réellement voir la maison où j'ai vu le jour. Alors j'ai pris quelques vêtements, j'ai emmené le flingue, je suis passé vidé la caravane de Booby et j'ai pris un avion pour le Japon. J'avais au préalable collecté une quantité astronomique de résine de bambou blanc, de quoi fumer pendant au moins trois ans. Une fois arrivé à Tokyo, j'ai pris un taxy pour aller à l'adresse de ma maison, et effectivement je vis les ruines calcinés d'un vieil appartement. Personne n'avait eu le courage de raser ou de nettoyer. Je suis resté au milieu des cendres durant un bon moment et j'ai finis par trouver les restes d'un ourson à moitié brûlé m'étant étrangement familier. Oui, je le reconnaissais. C'était Teddy, mon ours en peluche. Lui, au moins, n'avait changé qu'une seule fois. D'une peluche mignonne il était devenu un vulgaire bout de tissu malpropre. Moi, j'étais un bébé heureux, puis je suis devenu un gamin terrifié, après je suis devenu un rebelle hippie et maintenant je ne suis plus que l'ombre de ce que je fus jadis. Dans un geste symbolique, j'enterrai le pistolet  dans les ruines de l'appartement.

"-Voilà. Comme ça, vous savez. Je vous ai vengé, et je me suis vengé. Désormais je suis le dernier. Il n'y à plus personne autour de moi. Je n'ai plus d'objectif. Je ne vaux guère mieux qu'un spectre... Alors..."

Cependant, un raclement de gorge m'interrompit. Derrière moi se trouvait un homme d'âge mur avec une épaisse moustache, costard cravate équipé, chapeau melon sur la tête. Il me dît qu'il avait une lettre à me remettre, et que celle-ci contenait les coordonnées d'un bus pouvant me conduire à une nouvelle vie, à un endroit où toutes les créatures magiques se rendent pour apprendre à contrôler leurs pouvoirs.

Et c'est ainsi, qu'après tant de péripéties, Je me rendis aux coordonnées précisés par la lettre pour y trouver ce fameux bus. J'y vis une promesse d'avenir jusque là inespérée, l'occasion pour vivre une autre vie. Je prenais l'ultime résolution de laisser mon passer derrière moi. J'ai allumé un joint à la résine, j'ai craché un nuage de fumée et je suis rentré dans le bus, en remarquant au passage que le conducteur avait une tête de chèvre.

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