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Psychology

S'il fallait décrire Amadeus en un seul mot, cela serait faux car rien en lui n'est honnête et franc. Si vous cherchez une épaule sur laquelle pleurer, une oreille attentive et compatissante ou un ami avec lequel partager vos joies et vos peines, surtout passez votre chemin ! Amadeus est un être froid et manipulateur qui n'agit jamais que par calcul d'intérêt, à ses yeux les gens ne sont que des objets à utiliser pour arriver à ses fins et mentir ou trahir des personnes qu'il prétendait être ses amis ne lui posera aucun cas de conscience s'il en retire quelque chose.

En public Amadeus se conduit généralement de manière polie voir plutôt serviable, il est donc assez apprécié du corps enseignant et de ses camarades de classe, mais ceux qui y regarderont d'un peu plus près remarqueront qu'il n'est en réalité proche de personne et que les relations qu'il entretient sont très superficielles et vont rarement plus loin que l'échange de banalités sur le temps qu'il fait ou la difficulté des devoirs qu'a donné à faire tel ou tel prof. En effet Amadeus semble maintenir une certaine distance avec les autres et se dévoile peu, il est donc souvent difficile de savoir ce qu'il pense d'une situation ou d'une personne. Il passe donc en général pour une personne plutôt discrète et facile à vivre mais il ne s'agit en réalité que d'un personnage qu'Amadeus interprète devant les autres pour lui permettre de s'intégrer dans son environnement sans trop se faire remarquer.

De nature méfiante voir paranoïaque, Amadeus n'accorde quasiment jamais sa confiance à quelqu'un : étant lui même absolument incapable d'agir de façon désintéressée, la notion de gentillesse lui étant presque entièrement étrangère, il a beaucoup de mal à accepter l'attention qu'on pourrait lui porter et y répondra avec réserve et distance, maintenant un sourire aimable de façade, la seule idée qui lui traversera alors l'esprit sera de savoir si se lier avec cette personne peut présenter un avantage pour lui.

Bien que totalement dénudé d'empathie et par conséquent se fichant éperdument de la souffrance des autres, Amadeus n'est, cela dit, pas en soi un sadique et ne recherchera jamais volontairement à blesser ceux qui l'entourent et si ses actions ou paroles peuvent faire du mal aux autres cela ne sera jamais qu'une conséquence, à ses yeux négligeable, de ses actes et jamais son objectif premier.

Si une personne arrivait par miracle à briser la véritable muraille qu'Amadeus a dressé entre lui et le reste du monde, et à demeurer assez proche de lui pour qu'il se dévoile, elle découvrirait une personnalité craintive et presque enfantine qui ne veut pas se lier aux autres par peur d'être blessée ou rejetée et qui préfère donc rester seule. Elle découvrirait aussi une âme triste et mélancolique qui a été brisée par son passé au point de ne plus pouvoir être réparée. Il est toutefois fort peu probable qu'une telle chose arrive et Amadeus ne rencontrera surement jamais une personne avec l'envie et la détermination nécessaire pour réellement occuper une place dans sa vie.  

Appearance

Amadeus n'a pas un physique particulièrement remarquable et passe souvent inaperçu. De taille moyenne et plutôt mince il parait souvent bien chétif aux côtés de certains colosses qui arpentent l'école, il n'est néanmoins pas aussi fragile qu'il en a l'air et sa silhouette et son allure laissent deviner une certaine musculature due à son entraînement aux arts martiaux depuis son plus jeune âge.

Son visage allongé aux traits particulièrement fins et délicats lui donne un air presque féminin, air par ailleurs accentué par sa chevelure mi-longue qui lui tombe sur les épaules et dont la frange lui cache souvent les yeux. Il n'est pas rare qu'il soit pris pour une fille ce qui a le don de l'exaspérer.
Le seul point réellement remarquable de son visage sont ses yeux vairons, l'un étant d'un bleu grisâtre et maussade et rappelant la couleur du ciel avant un orage. L'autre d'une étrange couleur rubis, d'un rouge légèrement délavé, comme usé par le passage du temps.

Amadeus porte la plus part du temps des vêtements à manches longues, en effet son torse, son dos et ses bras sont couverts de cicatrices et autres brûlures et bien qu'il ne soit pas complexé à cet égard il préfère éviter les regard mal à l'aise que lui lancent les gens lorsqu'ils les voient.  
Les couleurs qu'Amadeus semble le plus affectionner sont le noir et le blanc et la quasi totalité de ses vêtements sont de l'une ou l'autre de ces couleurs. Ces vêtements sont de plus très classiques lui donnant un air d'aristocrate des siècles passés ce qui, combiné à son air fier voir parfois hautain, poussent les gens à le confondre très souvent avec un vampire.

Storyline

L'imposante porte de métal s'ouvrit de ce grincement sinistre et plaintif qu'Amadeus avait appris à craindre au fil des années. Allongé dans un coin sombre de la cellule que son père avait eu le mauvais goût d'appeler sa chambre et qu'Amadeus préférait nommer "La prison", un jeune garçon d'une dizaine d'années à peine releva vivement la tête tel un animal apeuré à l'approche d'un prédateur et qui cherche la voie la plus sûre pour s'enfuir, bien que les options de fuite soient particulièrement limitées dans une minuscule pièce nue ne comportant qu'une paillasse dont on devine difficilement qu'elle doit remplir le rôle de lit et un lavabo tellement crasseux que la plus part des gens préféreraient surement encore mourir de soif que de s'abaisser à boire l’infâme mixture qui en jaillirait. Il n'en demeurait pas moins que c'était bien dans cette misérable pièce que l'enfant vivait et qu'aussi absurde que cela puisse paraître il préférait de loin y rester plutôt que d'accompagner son tortionnaire de père dans ce que ce dernier appelait des "entraînements", malheureusement le garçon n'avait pas vraiment le choix et...
"Amadeus..."
La voix implacable de son père résonna dans la pièce et l'enfant tressaillit en entendant prononcer son prénom. Le garçon hésita un instant a resté tapi dans l'ombre avec le fol espoir que son père ne le verrait pas, c'est néanmoins à ce moment que sa sœur, Tsuki, émie un glapissement depuis le coin de la pièce où elle s'était recroquevillée et Amadeus se rappela que s'il ne venait pas, c'est sa sœur qui devrait subir l'entraînement de leur père ce qu'il ne pouvait décemment pas laisser arriver . Il se décida donc à s'avancer timidement vers l'ombre menaçante qui était restée dans l'embrasure de la porte. Une poigne de fer vient s'abattre sur son épaule, assez forte pour lui broyer la clavicule et commença à le tirer vers une autre pièce, sachant pertinemment qu'il n'avait aucune chance d'échapper à ce qui aller suivre il se résigna à se laisser traîner, se réconfortant à l'idée que sa grande sœur elle au moins irait bien, du moins jusqu'à la prochaine fois.

Enfin arrivé dans une pièce de style oriental qu'Amadeus avait toujours jugé particulièrement ridicule, perdu qu'était leur domaine dans les montagnes autrichiennes, son père consenti enfin à dé-serrer son étreinte autour de l'épaule du jeune garçon , s'avança au centre de la pièce et commença à y faire les cent pas. Amadeus s'assit à sa place habituelle et retint un soupir de lassitude lorsque son géniteur repris pour la énième fois son fameux discours sur l'existence des monstres, sur le fait qu'il s'agissait de créatures impies et démoniaques qui devaient être exterminées et qu'Amadeus allait devoir s'entraîner jour et nuit pour mener à bien cette tâche.
Si son père n'avait pas été un tel bourreau envers Tsuki et Amadeus, ce dernier l'aurait presque plains de croire à de telles chimères.
"Mais enfin père, ces choses là n'existent pas."
Mince ! Cela lui avait échappé et Amadeus se rendit compte trop tard qu'il avait parlé à voix haute, son regard se remplit d'horreur sachant très bien ce qui allait suivre. Amadeus ressenti un violent impact au niveau de sa tempe, son père venait de lui assénait un coup qui l'avait fait décoller du sol, les yeux se remplissant de larmes, Amadeus aperçu la silhouette indistincte de son père se précipitait vers lui en l'abreuvant d'insultes dont il ne compris pas chaque mot mais dont l'idée générale lui paru claire. Les coups commencèrent à pleuvoir.
Plusieurs heures plus tard, à la suite d'une séance d'entraînement que son père avait rendu plus éprouvante que d'habitude surement pour punir les mots de son fils, Amadeus fut rapporté à sa chambre et projeté sur le sol sans le moindre ménagement, le corps trop endolori pour bouger, Amadeus resta allongé sur le sol jusqu'à ce qu'il sente un tissu humide se poser sur son front, ouvrant péniblement les yeux il aperçu le sourire angélique de sa grande sœur Tsuki qui avait entrepris d'essuyer le sang séché sur le visage de son petit frère, d'une voix douce elle lui murmura quelques mots dont Amadeus n'eut pas à comprendre le sens pour se sentir immédiatement rassuré et en sécurité, il s’endormit rapidement en pensant qu'il n'aurait aucun mal à continuer sa vie misérable tant qu'il y aurait avec lui une personne aussi merveilleuse qu'elle.

Les années passèrent péniblement, les sévices que le père d'Amadeus lui infligeait à lui et à sa sœur semblaient croître en intensité et en cruauté pour atteindre un tel niveau qu'Amadeus se demandait si le vrai monstre qu'il fallait combattre, plutôt que des vampires imaginaires et des loup-garous de conte de fée, ce n'était pas plutôt leur géniteur. Les entraînements ayant largement dépassés ce qui étaient humainement acceptables, ils étaient désormais dans la catégorie très fermées des choses qui sont tout bonnement impossibles à réaliser et toute la frustration et la colère de leur père ni changea rien, Amadeus et Tsuki avaient atteint la limite de ce qu'ils pouvaient réaliser, ils ne progressaient plus. L'acharnement de leur père inquiétait tant Amadeus qu'il tentait avec toute l'énergie du désespoir de faire durer ses séances de torture le plus longtemps possible dans l'espoir de raccourcir celles de sa sœur au maximum mais cela ne suffisait malheureusement pas à épargner Tsuki et le cœur d'Amadeus se déchirait chaque jour un peu plus de voir leur père emmener sa sœur bien-aimée et la voir revenir couverte d’ecchymoses et de coupures en tout genre.
Si bien qu'un beau jour, après une séance encore plus éprouvante que d'habitude ce qui était un exploit en soi, Tsuki revint dans un état qui la rendait difficilement reconnaissable, Amadeus se précipita auprès de sa sœur mais à sa plus grande surprise celle-ci le repoussa violemment en lui criant de ne pas la toucher, trop abasourdi par cette réaction qui ressemblait si peu à la sœur qu'il connaissait, Amadeus resta immobile ne sachant comment réagir au regard haineux que lui jeté Tsuki, celle-ci lui parla d'une voix froide qu'il ne lui connaissait pas.
"N'aurais-tu pas pu faire durer ton entraînement plus longtemps ? A quoi me sers-tu si tu ne peux même pas m'épargner cela ?"
Les battements de cœur d'Amadeus s'accélérèrent sous l'effet de la terreur, il aurait mille fois préférer subir les pires choses entre les mains de son père plutôt que de voir sa sœur le regarder ainsi. Perdu, confus et terrifié Amadeus s’agrippa aux lambeaux ensanglantés de la robe de sœur et lui promis qu'il ferait mieux à l'avenir, que ses entraînements seraient deux fois, non trois fois plus longs et qu'il ferait tout pour la protéger.
Un léger sourire passa sur le visage de Tsuki puis son regard s'adoucit et devint attristé, elle caressa la joue de son frère du bout des doigts et lui murmura gentiment :
"Excuse-moi Amadeus, je n'aurais pas du passer mes nerfs sur toi, je sais très bien que ce n'est pas de ta faute. C'est juste que tout ceci... C'est trop pour moi, je n'en peux plus."  
Retrouvant la sœur qu'il connaissait et aimait, Amadeus se serra contre elle et lui promis à nouveau qu'il la protégerait quoi qu'il arrive.

Amadeus était exténué, il y avait des limites à ce que son corps pouvait tolérer et il les avait amplement dépassées. Paradoxalement l'humeur de son père s'était améliorée en effet Amadeus progressait de nouveau, il réussissait chaque jour un peu mieux ce qui lui était demandé. Ses entraînements s'allongeaient, ceux de sa sœur diminuaient d'autant. Il fut bientôt évident que leur géniteur concentrait toute son attention sur son fils et oubliait peu à peu sa fille, ce qui dans toute famille normale aurait été plutôt triste pour cette dernière mais dans le cas présent représentait une chance pour la jeune fille, une chance qu'elle obtenait au prix de la santé de son frère. Il devint clair à Amadeus qu'il ne tiendrait pas indéfiniment et qu'il devait faire quelque chose s'il voulait empêcher que les entraînements de sa sœur ne redémarrent.
Un jour, une chance se présenta, leur père, surement satisfait du déroulement de l'entraînement de son fils et trop occupé qu'il était à se féliciter des progrès de son rejeton, n'avait pas convenablement refermé l'immense porte de métal qui barrait habituellement la geôle des deux enfants, une fine ligne de lumière était projetée sur le sol les attirant tel un chant de sirènes, leur chuchotant à l'oreille un mot dont il n'avait même jamais rêvé : la liberté. Amadeus et Tsuki se regardèrent, il était évident qu'ils pensaient à la même chose, s'approchant de la lourde porte, ils l'ouvrirent fébrilement, priant pour que son affreux grincement n'attire pas l'attention de leur geôlier. Sortant lentement de la déprimante pièce qui leur avait servi d'univers, ils semblèrent un peu perdus et hésitèrent quelques instants sur la direction à prendre. La pensée de ce qu'ils étaient en train de faire et de la punition qui les attendaient s'ils se faisaient attraper leurs glaçaient le sang, c'est cette idée qui les mis en route. Ils errèrent dans des pièces qu'ils ne reconnaissaient pas, leur monde se résumait à leur prison et à des entraînements éprouvants pour lesquels le décor n'avait pas vraiment d'importance. Ils se rendirent compte qu'ils n'avaient pas la moindre idée d'où pouvait bien se trouver la sortie de la gigantesque demeure de leur père. Malheureusement, la chance n'avait jamais été une chose dont les enfants von Wolfgang disposaient et au détours d'un boudoir dans lequel on aurait sans peine imaginé une quelconque noble des siècles passés se languissant de l'être aimé, ils tombèrent nez à nez avec leur père. La situation se déroula tellement vite, certains parlent du temps qui semble ralentir dans les moments cruciaux, ce n'est pas ce qu'Amadeus ressenti, son corps était paralysé par la surprise et si son cerveau lui hurlait de faire quelque chose pour au moins laisser le temps à sa sœur de s'enfuir, son corps lui mis quelques instants à réagir, des précieuses secondes qu'il n'aurait pas du se permettre de gaspiller. Sa sœur elle fut bien plus vive mais ce qu'elle essaya de faire reste encore aujourd'hui un mystère pour Amadeus, le mouvement qu'elle fit pouvait tout aussi bien être interprété comme une tentative de fuite en abandonnant son frère que comme une démarche désespérée pour le protéger de leur père. Quoi qu'il en soit, leur géniteur ne semblait pas s'attendre à une telle action de sa fille, surpris dans sa course il ne put l'éviter et la percuta de plein fouet. Tsuki fut projetée en arrière, sa tête heurta un meuble produisant un inquiétant craquement avant que son corps ne retombe mollement sur le sol, sa nuque réalisant un angle qu'il n'était pas humainement possible d'atteindre.
Toute l'horreur de la situation envahi Amadeus et attrapant le premier objet qui lui tomba sous la main, en l’occurrence un coupe papier en forme de poignard, il se jeta sur son père et lui enfonça la lame de l'objet dans le ventre, son géniteur grogna mais très rapidement Amadeus senti la poigne de fer de ce dernier se refermer sur lui et le repousser, il avait échoué, il le su à  cet instant, il n'avait pas réussi à sauver sa sœur, il n'avait même pas réussi à la venger de cet homme. Les coups plurent sur Amadeus mais celui-ci n'en avait cure, jamais son père ne pourrait lui faire plus de mal que ce qu'il avait déjà fait en lui enlevant la seule personne qui comptait pour lui.
De retour dans sa cellule, Amadeus avait pour objectif de se laisser mourir, tout ce qu'il avait fait il l'avait fait pour Tsuki et sans elle il ne voyait aucune raison de demeurer dans cet enfer, mais quelque chose l'en empêcha, lui qui s'était attendu à être dévasté par le chagrin, c'est un tout autre sentiment qui l'envahissait en cet instant : la haine, elle s'était déversée dans tout son être au point d'y supplanter toutes ses autres émotions, son amour pour sa sœur, sa tristesse de l'avoir perdu et même sa peur de son père il ne ressentait plus aucune de ces choses, juste une haine dévorante envers l'être abject qui avait osé toucher un être aussi pur et avait éteint la seule étincelle de bonté qu'Amadeus avait jamais connu. Mais Amadeus savait qu'il n'était pas assez fort pour affronter son père, il avait désespérément besoin de puissance, son désir et sa haine l'occupait entièrement au point de finir par le définir, chaque parcelle de son être respirant cette pensée : il lui fallait du pouvoir pour se venger.
*Pauvre enfant... Que dirais-tu de  passer un marché avec moi ?*
Une étrange voix éraillée semblable au bruit de rouages grippés par la rouille venait de résonner dans la cellule, tournant la tête vers son origine, Amadeus découvrit une forme éthérée, une sorte de fumée noirâtre à l’allure vaguement humanoïde. Ne sachant si la perte de sa sœur le faisait délirer ou si son père avait eu finalement raison sur l'existence des monstres, Amadeus préféra garder le silence et continua d'observer l'entité en face de lui, il n'était pas capable de dire ce qu'elle était mais Amadeus savait d'instinct qu'il s'agissait de quelque chose de mauvais, d'impur et de terrible. Sa simple présence dans la pièce l'avait rendu encore plus lugubre qu'à l'accoutumé et la température y était devenue glaciale comme si toute vie avait quitté l'endroit à tout jamais. L'entité reprit :
*Tu as beaucoup de chance Amadeus, vois-tu je suis mort mais un être tel que moi ne peut entièrement disparaître, j'ai cela dit perdu mon enveloppe charnelle et il ne reste plus de moi que la pâle ombre que tu as sous les yeux actuellement, il me faut un corps... Accueilles moi en toi et je te prêterait ma force, une puissance telle que tu n'en as même jamais rêvé. Néanmoins tu dois être prévenu il y aura des conséquences et...*
Amadeus coupa immédiatement l'être immatériel qui se trouvait sous ses yeux, il se fichait éperdument des conséquences tant qu'on lui offrait la force à laquelle il aspirait. Il accepta, répéta sous les ordres de l'entité quelques mots dont il ne compris pas le sens et ne reconnu pas la langue. L'être qui devenait de plus en plus translucide au fur et à mesure qu'Amadeus prononçait ces mots devint totalement translucide et fini par disparaître totalement. C'est à cet instant qu'Amadeus senti une douleur dont il ne pouvait décrire l'intensité dans son œil  droit, celui-ci semblait avoir pris feu,  la douleur se propagea lentement au reste de son corps, dévastant tout sur son passage, se répandant dans ses veines tel un poison. Lorsque la souffrance disparue, après un temps qu'Amadeus était incapable d'évaluer, cela aurait tout aussi bien pu durer quelques secondes ou bien des années. Amadeus senti une souillure en lui, quelque chose de sale et de répugnant, comme un parasite, s'était installé dans les parties les sombres de son cœur qui lui paraissait désormais plus noir comme pourri de l'intérieur. L'être avec lequel il avait parlé s'était insinué en lui et il commençait à comprendre de quel genre de conséquences celui-ci parlait, était-il possédé ? Il n'en savait rien et cette pensée qui aurait du le faire frissonner d'horreur lui importait à vrai dire fort peu, car il avait obtenu ce que l'entité lui avait promis, il se sentait plus fort, beaucoup plus fort, plus agile, plus endurant. La correction que son père lui avait infligé un peu plus tôt, il n'en ressentait déjà presque plus les effets, il avait l'impression qu'il aurait pu désormais surmonter toutes les épreuves physiques que son père pourrait avoir l'ingéniosité perverse d'inventer.
Amadeus s'approcha de la porte avec dans l'idée de l'enfoncer à coups de poings, il hésita toutefois un instant, se demandant dans quel état finirait ses mains s'il faisait une telle chose. C'est alors que la voix retentit à nouveau mais cette fois dans sa tête, ce qui n'avait rien d'étonnant puisque Amadeus avait désormais un colocataire. Cette fois la voix sembla plus distincte, ce qui la rendit encore plus écœurante, elle lui fit l'effet de milliers d'insectes grouillant et rampant sur lui.
*Attends, prends soin de ce corps, c'est désormais aussi le mien. N'utilises pas la force brute, utilises mon pouvoir.*
Ne comprenant pas le sens de cette phrase Amadeus grommela à haute voix qu'il n'avait pas la moindre idée de ce dont il parlait, ce qui était stupide l'être étant en lui il pouvait très clairement entendre ses pensées, l'être soupira et la sensation de souillure qu'Amadeus avait senti au plus profond de son âme se répandit en lui, parcourant ses muscles elle atteignit ses mains et Amadeus senti entre ses doigts une sensation glacée comme la mort, ne sachant trop pourquoi il posa ses mains sur la porte et attendit. Après de longs instants une tâche de rouille apparue et se propagea lentement, la rouille laissa la place à la poussière et Amadeus eut bientôt réalisé un trou assez grand pour s'extirper de sa cellule. Se dirigeant vers la salle de style oriental où leur père avait eu l'habitude de les amener, Amadeus su avant même de rentrer que son père était ici. Lorsque celui-ci vit son fils, il hoqueta de surprise et balbutia quelque chose à propos de ses yeux, ne comprenant pas Amadeus tourna la tête vers un miroir et remarqua que sa pupille droite était désormais d'un rouge délavé, son père lui avait appris que les yeux étaient le miroir de l'âme, il devait donc être logique qu'au moins l'un d'eux reflète la corruption qui l'habitait désormais. Cette pensée le fit éclater de rire, lui qui n'avait pas ri depuis des années. Son père continuait de le regarder complètement hébété et Amadeus se rendit compte qu'il avait bu, des cadavres de bouteilles traînaient sur le sol de la pièce, tant mieux ça lui rendrait les choses plus faciles, il s'approcha lentement de lui et tenta de réactiver le même pouvoir qu'il avait utilisé sur la lourde porte métallique, il dut s'y prendre à plusieurs reprises, il avait visiblement besoin d'entraînement. Son père continuait de le regarder d'un air ahuri en marmonnant des propos incompréhensibles qu'Amadeus ne prenait même pas la peine d'écouter, il réussit finalement à réactiver son pouvoir et la sensation glacée envahie de nouveau ses doigts, son père ne réagit pas immédiatement, le contact ne semblant avoir aucun effet durant les premiers instants à la plus grande frustration d'Amadeus qui commença à se demander s'il n'allait pas devoir recourir à la force brute. Néanmoins l'effet finit par se déclencher et le bras de son père, qu'Amadeus tenait, rougit lentement comme sous l'effet d'une irritation ou d'une infection, comprenant enfin que quelque chose n'allait pas malgré le brouillard alcoolisé dans lequel il était plongé, ce dernier se débattit en criant mais Amadeus était désormais plus fort et il planta profondément ses doigts dans la chair de son géniteur bien décidé à commettre son parricide. La rougeur des chair s'accentua puis au bout d'un temps, qui sembla une éternité à Amadeus, apparu la nécrose, le bras de son père virait au violacé puis au noir caractéristique de la putréfaction. Les cris du père d'Amadeus atteignirent un volume dont il ignorait jusqu'à ce jour qu'un humain puisse atteindre, le processus était visiblement, en plus d'être plutôt lent, incroyablement douloureux. Tant mieux, Amadeus ne tolérerait pas de la personne qui lui avait enlevé sa raison même de vivre, qu'elle s'éteigne doucement et sans souffrance, il redoubla donc d'effort et raffermi un peu plus sa prise sur le bras de son père.

Tout était fini, Amadeus errait désormais sans but dans l'immense domaine familial perdu dans les Alpes autrichiennes, son regard fut alors attiré par un espace au pied d'un très vieil arbre où la terre avait été remuée dernièrement, il fallu un moment à Amadeus pour comprendre qu'il s'agissait d'une tombe et quelques instants de plus pour réaliser à qui elle devait appartenir. Amadeus tomba à genoux, le regard sans vie fixé sur la sépulture et c'est à cet instant qu'il sut qu'il allait mourir, non qu'il était déjà mort dans ce boudoir au moment où la tête de son ange attitré avait heurté un meuble. Tout ce qu'il s'était passé depuis n'avait été qu'une parenthèse, un épilogue pour terminer les choses qui avait été laissées en suspend mais Amadeus ne voyait rien d'autre que le sourire céleste de la personne qu'il avait tant aimé et sans cela pour l'accompagner, le fait de se relever lui semblait au dessus de ses forces. Il s'était attendu à éclater en sanglot, dévasté par sa douleur, mais ses yeux demeurés secs, asséchés et ayant oublié comment pleurer. Toute l'injustice de sa vie et de celle de sa sœur le frappa, leur seul pêché avait été de naître d'un père malade et sadique, ils avaient perdu à la grande loterie de la vie et il n'y avait eu visiblement aucun lot de consolation. Et pourtant leur père avait eu raison ,les monstres existaient bien, Amadeus en était surement un désormais, et c'est à ce moment qu'une flamme s'alluma dans le regard du jeune garçon, une idée folle venait de germer dans son esprit brisé, quelque chose à quoi se raccrocher pour continuer à vivre, un objectif.
"Dis moi démon ou peu importe ce que tu es, le pouvoir de ramener les morts à la vie existe-t-il ?"
L'être qui partageait désormais le corps d'Amadeus sembla hésiter et finit par répondre de manière énigmatique :
*Dieu lui-même ne possède peut-être pas un tel pouvoir.*

Amadeus avait erré des jours dans la montagne avant d'être arrêté par la police, il leur raconta l'histoire d'un fou qui avait séquestré ses enfants dans la montagne et qui avait fini par y mourir. Les agents ne le crurent évidemment pas mais allèrent tout de même vérifier et c'est avec horreur qu'ils découvrirent la petite pièce qui avait servi à Amadeus de chambre pendant toutes ces années et le cadavre de sa sœur enterré à la va-vite dans un coin isolé de l'immense propriété. L'affaire fut très médiatisée, d'autant que la famille von Wolfgang était très riche et influente dans le pays, la presse se fit un délice de faire ses gros titres sur le vilain petit canard de cette puissante famille dont elle avait caché l'existence et qui avait séquestré ses enfants durant des années. Amadeus fut la cible des journalistes de tout le pays d'autant que certains points d'ombre demeuraient, lorsqu'on interrogeait le jeune garçon sur l'état de décomposition très avancé du cadavre de son père ou sur l'étrange trou dans la porte de sa cellule, ce dernier se contentait de hausser les épaules et de garder le silence. L'engouement journalistique pour son histoire décrut progressivement et la police n'ayant pas de preuves directes l'incriminant pour quoi que ce soit il fut relâché et envoyé chez des membres éloignés de sa famille, c'était des gens bons et sympathiques mais Amadeus n'éprouvait que du mépris pour eux, ils avaient été au courant toutes ces années de sa situation à sa sœur et à lui et n'avaient rien fait de peur de perdre leur réputation. Désormais il était trop tard pour s'excuser ou rattraper le temps perdu et Amadeus n'avait pas dans l'idée de leur pardonner leur lâcheté.
Des évènements étranges se produisirent autours d'Amadeus, les animaux notamment avaient tendance à disparaître et les domestiques de la demeure chuchotait tout bas que l'engeance d'un être aussi mauvais que l'avait été son père ne pouvait être que diabolique à son tour et que c'était bien dommage qu'il n'ait pas péri lui aussi. Amadeus tentait en vérité de perfectionner le contrôle qu'il avait de son pouvoir et bien qu'il s'améliorait il était frustré par la lenteur du processus, l'être qui l'habitait et qu'il avait décidé de nommer Belzébuth, le seigneur des mouches, il trouvait le nom des plus approprié au vu du pouvoir que celui-ci lui conférait. Il ignorait s'il s'agissait réellement du démon chrétien et ce n'était probablement pas le cas mais Amadeus préférait l’appeler ainsi, le démon avait un temps essayé de le convaincre de s'adresser à lui sous le titre de l'Originel mais devant le refus systématique d'Amadeus, celui-ci avait fini par accepter d'être nommé autrement. Mais la présence du démon en lui l'avait changé, ses émotions semblaient plus lointaines, comme voilées et il les ressentait avec bien moins d'intensité qu'avant, il était devenu plus froid et les choses qu'il trouvait belles auparavant n'avait plus réellement d'intérêt à ses yeux, les choses qui l'avaient ému le laissait désormais de marbre et Amadeus s'inquiétait de se réveiller un jour vidé de tout sentiment, devenu une vraie machine agissant par froide logique uniquement ou pire de ne pas se réveiller du tout, qu'un jour le démon prenne entièrement possession de lui et le consume complètement. Ses craintes étaient apaisées par le souvenir de sa sœur qui lui semblait impérissable.

Les années passèrent et le monde changea, les humains apprirent l'existence des monstres et les réactions furent diverses selon les pays bien que généralement mauvaises. Voyant là une opportunité de rencontrer certains d'entre-eux qui pourraient posséder le pouvoir qui l'intéressait, il hésita à s'engager dans l'une des organisations qui avaient commencé à traquer les monstres, la peur de se faire lui-même attrapé le fit néanmoins reculer. Et la situation aurait pu s'arrêtait là si un beau jour il n'avait pas reçu une étrange lettre qui affirmait savoir ce qu'il était vraiment, un "yokai", c'était la première fois qu'il voyait ce mot mais il en compris le sens, il avait été repéré et sa première pensée fut qu'il devait absolument éliminer la personne qui avait écrit ceci, ce n'était pas la première fois, et certains domestiques un peu trop fouineurs avaient étrangement décidés de démissionner et personne ne les avaient jamais revu. Néanmoins en lisant plus en avant la lettre, Amadeus compris qu'il s'était trompé, la personne n'essayait pas de le faire chanter ou de le dénoncer, elle lui parlait d'un endroit hors du monde où les monstres pouvaient vivre paisiblement et apprendre à maîtriser leurs pouvoirs. Un sourire amusé se dessina sur les lèvres d'Amadeus, il imaginait sans peine les pauvres monstres vivant dans la peur d'être découverts et qui devaient reprendre espoir à l'idée qu'un tel monde existe. Mais pour Amadeus il ne s'agissait en définitive que d'une opportunité, une chance qu'il ne laisserait pas passer. D'abord car il était très désireux d'apprendre à développer son pouvoir mais surtout parce que s'il existait des êtres assez puissants pour créer des dimensions entières, il devait les rencontrer. Sa décision était prise et le lendemain Amadeus quitta la demeure sans le moindre regret et sachant que personne ne le regretterait non plus. Il se mit en route vers le point servant à accéder à cet endroit merveilleux. La phrase du démon lui revint en mémoire "un pouvoir dépassant celui de Dieu" si ce pouvoir existait c'était là bas qu'il se trouvait.

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